Un Recueil d’IDEA à (re)lire au coin du feu

À l’approche des fêtes de fin d’année et d’une période de congés propice à la réflexion, la Fondation IDEA vous propose de commander gratuitement un exemplaire de son Recueil :

   

Inventaire avant sortie de crise !

Les forces pandémiques ont balayé de nombreux tabous de la pensée économique conventionnelle et les mesures de soutien budgétaires – qui ont accompagné et facilité la relative bonne résilience de l’économie luxembourgeoise – auront été bien supérieures à ce que nous osions imaginer au démarrage de la crise.

Sur le plan économique, l’« embellie » est confirmée. Elle est toutefois sujette à caution tant les questions ouvertes (concernant le logement, la poursuite du télétravail, l’envie d’entreprendre, la montée des inégalités, le renouveau de la culture, la gestion des dettes, la lutte contre l’épidémie, la conduite des plans de relance, les risques de faillites et de multiplications de litiges entre co-contractants) ne manquent pas.

Les contributions contenues dans cette publication visent à éclairer ces questions.

Les auteurs

Muriel Bouchet, Directeur de la Fondation IDEA asbl ¦ Julie Boyer, Docteure en droit / Juriste à Clifford Chance Luxembourg ¦ Christel Chatelain, Head of Economic Affairs à la Chambre de Commerce du Luxembourg ¦ Louis Chauvel, Professeur de sociologie à l’Université du Luxembourg ¦ Narimène Dahmani, Économiste à la Fondation IDEA asbl ¦ Vincent Hein, Économiste à la Fondation IDEA asbl ¦ Georges Heinrich, Ph.D. (Economics), Secrétaire Général de la Banque de Luxembourg ¦ Sylvain Hoffmann, Directeur de la Chambre des Salariés ¦ François Koulischer, Professeur, Université du Luxembourg, Département de Finance ¦ Jean-Paul Olinger, Directeur de l’Union des Entreprises Luxembourgeoises (UEL) ¦ Antoine Paccoud, Chercheur au LISER ¦ Sidonie Paris, Économiste à la Chambre de Commerce du Luxembourg ¦ Pauline Perray, STATEC, Division Conjoncture, Modélisation et Prévision ¦ André Prüm, Professeur, Université du Luxembourg, Département de Droit ¦ Michel-Edouard Ruben, Senior Économiste à la Fondation IDEA asbl ¦ Céline Schall, Docteure en Sciences de l’information et de la communication, Ph.D. en Muséologie, Médiation et Patrimoine, Chercheure associée à Avignon Université, Chargée d’études et de formations au Service Culture de la Ville d’Esch ¦ Alain Steichen, Professeur associé à l’Université du Luxembourg, Managing partner à Bonn Steichen & Partners ¦ Thi Thu Huyen Tran, STATEC, Division des Statistiques Sociales et Université du Luxembourg, Département d’économie et de gestion.

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Décryptage N°21: De l’épargne des ménages durant la crise Covid

La question du devenir de l’épargne forcée accumulée par les résidents depuis le début de la crise sanitaire dans un contexte de décrochage des dépenses de consommation tandis que les niveaux de revenus ont été globalement préservés occupe de nombreux esprits. C’est probablement en pensant à ce confortable matelas que certains évoquent l’opportunité, voire la nécessité, de mettre en place un impôt Covid-19 sur les ménages qui, « gagnants de la crise », se retrouvent avec un excédent d’épargne et – donc – une plus grande capacité contributive.

De l'épargne des ménages depuis la crise Covid

« Août of the box » : De la surchauffe des prix immobiliers luxembourgeois

Ce blog est issu de la série « Août of the box », réalisé en partenariat avec Paperjam

Depuis 2019, les prix immobiliers luxembourgeois croissent à un rythme à 2 chiffres et la hausse a même dépassé les 15% ! En d’autres termes, si la tendance se poursuivait, les prix feraient plus que doubler tous les 5 ans. Alors que les fondamentaux économiques structurels (croissance, démographie, emploi, revenus, loyers, etc.) du pays n’ont pas vraiment changé, cette accélération soudaine et a fortiori insoutenable des prix intrigue et conduit à se demander si le Luxembourg ne couverait pas une bulle immobilière.

Graphique : Evolution des prix trimestriels annualisés du marché résidentiel luxembourgeois, du 1er trimestre 2008 au 1er trimestre 2021

Source : Eurostat

Il n’est pas inhabituel d’entendre que les prix des logements luxembourgeois « seraient justifiés et ne pourraient que monter à terme », avec pour cause toute trouvée le déséquilibre entre l’offre et la demande qui résulte de la croissance économique, du solde migratoire soutenu, des incitations fiscales, du déficit de foncier disponible, des taux d’intérêt bas, de la demande latente provenant des travailleurs frontaliers et même de la solvabilité du pays avec son triple A. Toutefois, même de solides fondamentaux économiques n’impliquent pas une disparition brutale du risque et ne peuvent a priori justifier des progressions de prix qui ont soudainement doublé voire triplé. Dès lors, cette croyance dominante et largement relayée, de façon quasiment virale, mérite une attention particulière. Elle pourrait résulter d’une certaine irrationalité.

Importante hausse de l’endettement privé et des encours de prêts hypothécaires par rapport au PIB, allongement de la durée des prêts, hausse importante et accélérée des prix des logements et des terrains, déconnexion du prix réel des logements avec les salaires réels et les loyers réels, hausse notable du coût de remplacement, achats des primo-accédants par peur de ne plus jamais pouvoir accéder au marché, comportements spéculatifs, mises en garde par le Conseil européen du risque systémique, rapports de la Commission européenne, du FMI, de la BCE et BCL qui concluaient déjà à des surévaluations avant même les fortes progressions récentes des prix… sont autant de signaux économiques qui illustrent le risque d’une importante surchauffe des prix des logements au Grand-Duché. D’un point de vue de la soutenabilité de la demande, un rapport du FMI datant de 2019 soulignait déjà l’extrême fragilité financière de 32% des ménages, qui avaient un ratio service de la dette sur revenu supérieur à 45%. Avec une moitié des prêts hypothécaires à taux variable dans les nouveaux prêts, certains ménages étaient déjà vulnérables face à un relèvement des taux d’intérêt.

D’aucuns diront que les marchés immobiliers réagissent principalement aux conditions d’offre et de demande. Toutefois, les particularités de l’immobilier sont telles que ce marché comporte des biais cognitifs, qu’il est illiquide et inclut des coûts de transaction élevés, une non-transparence des informations, une importante hétérogénéité des biens et une impossibilité d’échanger des parts de ces actifs. Il est aussi composé d’un grand nombre de participants non-professionnels qui peuvent être conduits par des motivations qui sont d’ordre financières, personnelles ou émotionnelles. Dès lors, les prix des logements peuvent avoir tendance à dévier de leurs fondamentaux. C’est très probablement ce qui est en train de se passer au Luxembourg.

« Août of the box » : La menace de la vague de faillites

Ce blog est issu de la série « Août of the box », réalisé en partenariat avec Paperjam

Quand adviendra la vague de faillites ? Cette question plane depuis le début de la crise avec tout son lot d’incertitudes.

Factuellement, cette potentielle vague de faillites n’a pas (encore ?) pointé le bout de son nez : entre 2019 et 2020 les faillites ont diminué de 3,6%. Depuis le début de l’année 2021, elles repartent à la hausse. Elles sont 8% plus nombreuses sur le premier semestre que celles enregistrées en moyenne au cours des premiers semestres des deux années précédant la crise sanitaire. Cependant, cette progression mérite d’être mise en perspective avec l’augmentation beaucoup plus marquée observée lors de la précédente récession à la suite de laquelle elles avaient augmenté de 21% en 2009, puis de 33% en 2010.

Peut-être que le pire est à venir et que, comme pressenti par le consensus d’IDEA réalisé au mois de février, la vague déferlera au second semestre ; à moins que la question pertinente ne soit plus « quand adviendra la vague de faillites ? » mais « et si la vague de faillites n’arrivait pas ? » Cette nouvelle interrogation n’est pas aussi saugrenue qu’elle aurait été au début de la pandémie et il n’y a, pour le moment, pas de raisons d’anticiper une explosion des faillites. A moins que les aides accordées à certains secteurs d’activités (comme l’Horeca par exemple) ne soient subitement stoppées, ce qui poserait de réels problèmes de trésorerie et/ou de liquidité pour des entreprises qui étaient viables et ne connaissaient pas de difficultés majeures avant la crise. Les fermetures successives ainsi que les restrictions d’accès ont en effet fragilisé les acteurs de manière inégale et le regain d’activité constaté ces derniers mois pourrait ne pas avoir été suffisant pour rétablir pleinement toutes les « trésoreries ». La clé de leur survie résidera donc dans le bon dosage des aides mais surtout dans la progressivité de l’arrêt de ces dernières.

De l’autre côté du spectre se trouvent aussi des entreprises qui connaissaient déjà des difficultés financières avant la pandémie et qui sans les dispositifs d’aides exceptionnelles leur ayant permis de garder la tête hors de l’eau pendant plusieurs mois auraient probablement déposé le bilan. Il faut bien garder à l’esprit que les faillites contribuent à un processus d’assainissement de l’économie ou, comme l’aurait dit Schumpeter, une sorte de destruction créatrice permettant notamment un renouvellement de l’offre sur le marché. Elles ont également le mérite de « clarifier » des situations parfois complexes vis-à-vis des créanciers.

Face à la diversité des situations, il faudra donc observer les (probables) hausses de faillites des prochains mois avec un certain discernement et garder à l’esprit qu’en adoptant un mix des visions de Schumpeter et de Keynes, la vague tant redoutée ne verra peut-être pas le jour.

Recueil d’IDEA : Inventaire avant sortie de crise !

Inventaire avant sortie de crise !

Le 17 Mars 2020, nous publiions « La santé d’abord, l’économie ensuite », un texte dont le titre nous avait été soufflé par un « acteur de la place ». Alors que l’état de crise sanitaire était sur le point d’être décrété (18 mars) et que les pouvoirs publics venaient de décider de mettre à l’arrêt une partie des activités de commerce (16 mars), nous y défendions l’idée d’un programme financier détaillé d’intervention pandémique (PFDIP) afin de lutter contre la récession qui s’annonçait. Au moment de publier ce document voilà plus d’un an, nous nous demandions si nous n’avions pas un peu trop chargé la barque.

Pourtant, à l’aune des événements qui ont suivi, nous avions eu tort d’avoir été timorés. Les forces pandémiques ont balayé de nombreux tabous de la pensée économique conventionnelle et les mesures de soutien budgétaires – qui ont accompagné et facilité la relative bonne résilience de l’économie luxembourgeoise – auront été bien supérieures à ce que nous osions imaginer.

Actuellement, la situation sanitaire et économique tend à s’améliorer grâce, entre autres, à la double prouesse que constituent l’intégration des « mesures barrières » dans les comportements et la disponibilité de plusieurs vaccins. L’« embellie » est toutefois sujette à caution tant les questions ouvertes (concernant le logement, la poursuite du télétravail, l’envie d’entreprendre, la montée des inégalités, le renouveau de la culture, la gestion des dettes, la lutte contre l’épidémie, la conduite des plans de relance, les risques de faillites et de multiplications de litiges entre co-contractants) ne manquent pas.

Les contributions contenues dans cette publication visent à éclairer ces questions.

Les auteurs

Muriel Bouchet, Directeur de la Fondation IDEA asbl ¦ Julie Boyer, Docteure en droit / Juriste à Clifford Chance Luxembourg ¦ Christel Chatelain, Head of Economic Affairs à la Chambre de Commerce du Luxembourg ¦ Louis Chauvel, Professeur de sociologie à l’Université du Luxembourg ¦ Narimène Dahmani, Économiste à la Fondation IDEA asbl ¦ Vincent Hein, Économiste à la Fondation IDEA asbl ¦ Georges Heinrich, Ph.D. (Economics), Secrétaire Général de la Banque de Luxembourg ¦ Sylvain Hoffmann, Directeur de la Chambre des Salariés ¦ François Koulischer, Professeur, Université du Luxembourg, Département de Finance ¦ Jean-Paul Olinger, Directeur de l’Union des Entreprises Luxembourgeoises (UEL) ¦ Antoine Paccoud, Chercheur au LISER ¦ Sidonie Paris, Économiste à la Chambre de Commerce du Luxembourg ¦ Pauline Perray, STATEC, Division Conjoncture, Modélisation et Prévision ¦ André Prüm, Professeur, Université du Luxembourg, Département de Droit ¦ Michel-Edouard Ruben, Senior Économiste à la Fondation IDEA asbl ¦ Céline Schall, Docteure en Sciences de l’information et de la communication, Ph.D. en Muséologie, Médiation et Patrimoine, Chercheure associée à Avignon Université, Chargée d’études et de formations au Service Culture de la Ville d’Esch ¦ Alain Steichen, Professeur associé à l’Université du Luxembourg, Managing partner à Bonn Steichen & Partners ¦ Thi Thu Huyen Tran, STATEC, Division des Statistiques Sociales et Université du Luxembourg, Département d’économie et de gestion.

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Décryptage N°20: Une économie luxembourgeoise résiliente en 2020, mais toujours convalescente

A en croire les différentes prévisions macroéconomiques ayant émaillé 2020, le PIB luxembourgeois allait connaître un déclin de 4 à 6% au cours de cette même année. Or selon les nouveaux comptes nationaux publiés par le STATEC en mars, le PIB n’aurait en définitive diminué « que » de 1,3% en 2020. Le Luxembourg a par ailleurs nettement mieux résisté à la crise que la zone euro et les trois pays limitrophes. Cette bonne résilience d’ensemble dissimule cependant des performances très disparates d’une branche de l’économie à l’autre et elle n’est que très partiellement le reflet de la structure sectorielle « favorable » de l’économie luxembourgeoise. Plus fondamentalement, il convient de suivre de près l’évolution de l’économie luxembourgeoise en 2021 et 2022 dans un contexte toujours incertain voire précaire, certains atouts traditionnels du Luxembourg pouvant même se muer en handicaps.

Une économie luxembourgeoise résiliente en 2020, mais toujours convalescente