Présenter ce graphique à 9 collègues économistes et leur demander quel sera selon eux le prix moyen du m2 au Luxembourg en 2030 c’est se rendre compte qu’ils s’attendent à ce qu’il passe de 7.564 euros en 2020 à 11.546 euros (les réponses ont varié de 10.500 euros à 13.000 euros).
1) Sachant qu’il n’est pas prévu une explosion des revenus d’ici à 2030, cela implique que (selon eux) la question de l’abordabilité/crise du logement devrait continuer à se poser de manière aiguë.
2) Sachant que d’après la BCE et la Commission européenne il y aurait une surévaluation des prix immobiliers au Luxembourg de l’ordre de 50%, il semblerait que ces économistes soient téméraires ou (plus probable) qu’ils aient une foi inébranlable dans le développement économique futur du Luxembourg. La chose n’est certes généralement pas présentée de la sorte mais considérer que les prix immobiliers devraient progresser de l’ordre de 53% entre 2020 et 2030 peut se confondre avec estimer que le Grand-Duché continuera « à se développer, à être attractif, à être bien géré, à investir dans des infrastructures publiques, à préserver la nature, à avoir des règles d’urbanisme strictes, etc. » et qu’en conséquence la terre luxembourgeoise prendra logiquement de la valeur et les logements y seront de plus en plus chers. Autrement dit, si jamais il y avait surévaluation des prix – voire bulle immobilière – au Luxembourg, il s’agirait d’une bulle robuste et on n’aurait pas encore tout vu en termes d’€ au m2.
L’avenir tranchera !
Édito de la semaine : Prix du m² en 2030, une certaine idée de (la confiance dans) l’avenir du Luxembourg !
Est-ce que la question posée à ces économistes était en termes réels ou en termes nominaux?
Les prix sont exmprimés en termes nominaux. Sous-entendez vous que leur réponse est peut-être une anticipation de poussée généralisée d’inflation et donc d’une évolution des prix réels relativement modérée?