© photo : Thierry Nelissen, Tellitweb
En 2034, l’Europe s’apprête à interdire la vente de véhicules neufs thermiques, marquant une étape décisive dans la transition vers des modes de transport plus durables. Le lobby automobile tente de faire accepter l’usage des carburants synthétiques « neutres en carbone », mais cette solution peine à convaincre. La bataille entre les véhicules thermiques et électriques est désormais révolue, à l’avantage de ces derniers. Quelques irréductibles, des constructeurs de niche et de luxe, résistent encore mais ils s’apprêtent à convertir la totalité de leur production. En cette fin d’année 2034, des enchères pour les derniers modèles neufs de véhicules à combustion internes sont organisées et les prix battent des records.
Malgré la mise en place du Plan National de Mobilité 2035, la pression des presque 800.000 habitants et 300.000 frontaliers laisse le système routier surchargé. Certaines mesures moins populaires n’ont pas été mises en place par les différents gouvernements qui se sont succédé en 10 ans : la taxation de la voiture individuelle reste peu élevée en regard des coûts qu’elle génère pour la collectivité. De plus, avec la multiplication des épidémies de virus respiratoire, elle est vue comme un havre immunisé du contact avec des agents pathogènes. La sacro-sainte voiture a encore de beaux jours devant elle !
Résultat : le fléchissement du nombre de voitures par habitant n’a été que minime et le Grand-Duché reste toujours dans le peloton de tête du classement européen en la matière. Bien que le prix des véhicules électriques soit devenu plus abordable, cela reste compliqué pour certains d’en devenir propriétaire. Les transports en commun ont gagné en efficacité avec des trajets plus directs et des bandes de circulation qui leurs sont dédiées (malgré quelques protestations de conducteurs atterrés par la diminution de la place prise par la voiture). Les services de voitures partagées autonomes gagnent en popularité, particulièrement dans le sud et le centre du pays. Pour les ménages les plus défavorisés, l’abonnement à ce service est gratuit et permet de répondre à leur besoin de mobilité.
Ironie du sort, la montée en puissance des voitures autonomes a entraîné une hausse inattendue de la consommation d’alcool, augmentant les accises perçues par l’Etat. Malgré l’impact budgétaire positif de la quasi-disparition des accidents de la route, ces deux effets combinés ne permettent pas de compenser la chute des recettes du tourisme à la pompe. Finalement, une taxation plus élevée des voitures pourrait s’imposer, bien que le gouvernement en place préfère laisser ce dossier sensible à ses successeurs.