Les femmes, dont le salaire social minimum était au Luxembourg légalement inférieur à celui des hommes jusqu’en 1963, gagnent en moyenne moins que leurs collègues masculins et sont moins souvent à des postes à haute responsabilité. Ce double état de fait est, logiquement, en haut de l’agenda politique et il existe de nombreuses initiatives publiques pour arriver à atteindre une véritable égalité professionnelle entre les genres en lien avec la promesse de l’article 11 de la Constitution du Grand-Duché « l’Etat veille à promouvoir activement l’élimination des entraves pouvant exister en matière d’égalité entre femmes et hommes ».

Si – à l’aune du taux d’emploi, du travail à temps plein et de la rémunération – les hommes ont nettement l’avantage sur le marché du travail, dans le domaine de l’éducation, qui en principe prépare et arme pour la vie professionnelle, les femmes « triomphent » (désormais) systématiquement des hommes. Elles sont ainsi 65% parmi les 30-34 ans à avoir atteint le niveau d’enseignement supérieur contre 58% chez les hommes. Aussi, les garçons redoublent une classe, quittent l’école prématurément et/ou abandonnent l’école plus souvent que les filles qui à l’âge de 15 ans dépassent les élèves masculins de manière significative en compréhension à l’écrit. Par ailleurs, les hommes sont moins susceptibles de participer à la formation des adultes que les femmes.

En somme, le développement de l’enseignement et de la formation de ces dernières décennies a davantage profité aux femmes  – qui avaient un retard à combler en la matière (31% des hommes de plus de 55 ans ont atteint le niveau d’enseignement supérieur contre 24% des femmes de la même classe d’âge) et les hommes sont de plus en plus distancés en termes d’acquis éducatifs qui sont pourtant nécessaires pour affronter les (nombreux) défis d’avenir et saisir les (nombreuses) opportunités qui en découleront.

La stratégie de lutte contre les inégalités dans le système éducatif luxembourgeois qui comporte déjà un important volet égalité des sexes (e.g. actions pour augmenter la participation des filles à des projets liés aux TIC ou intéresser davantage de garçons aux profession socio-éducatives) devra(it), peut-être inclure, davantage encore, cette réalité qui est que les garçons réussissent bien moins dans la vie éducative que le filles… tout en tâchant de surmonter les nombreuses autres difficultés en présence.

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