Tableau de bord économique et social – Juin 2024

Un élan discret

Au Luxembourg, les données du premier trimestre 2024 montrent une très légère reprise, avec une augmentation de 0,5% du PIB, mais sa variation annuelle reste négative (après 6 trimestres consécutifs de baisse annuelle). Dans la zone euro également, l’économie a renoué avec la croissance après deux trimestres de baisse du PIB, bien que cette reprise reste modérée. Au premier trimestre 2024, le PIB de la zone euro a ainsi augmenté de 0,3%.

Sur la même tendance, les indicateurs de confiance des ménages montrent une légère amélioration de l’activité économique, bien que le solde d’opinion reste en territoire négatif.

Le marché du travail continue de ralentir, avec une croissance de seulement 0,7% de l’emploi salarié entre avril 2023 et avril 2024. Le taux de chômage, quant à lui, se stabilise à 5,6%. L’ADEM recense 17.596 demandeurs d’emploi résidents disponibles. Parmi eux, les jeunes de moins de 30 ans et les chômeurs inscrits depuis 7 à 11 mois font partie des plus fortes augmentations en variation annuelle, ce qui suggère une situation de chômage conjoncturel. En outre, la proportion de demandeurs d’emploi ayant un niveau d’études supérieures continue de croître ; cette catégorie de chômeurs représente environ un tiers des demandeurs d’emploi.

Le budget de l’Administration centrale affiche un excédent de 399 millions d’euros sur le premier trimestre 2024, avec des recettes qui ont augmenté de 10,3% et des dépenses de 3,3%. Pour rappel le budget 2024 prévoit un déficit public de 1,2% du PIB pour l’année 2024.

En mai 2024, l’inflation au Luxembourg s’élève à 2,6%, portée principalement par l’augmentation des prix des services. La BCE cible un taux d’inflation de 2% à moyen terme et, après avoir abaissé ses taux directeurs, elle prévoit que l’inflation dans la zone euro s’établirait en moyenne à 2,5% en 2024, 2,2% en 2025 et 1,9% en 2026.

Les émissions de CO2 issues de la combustion énergétique ont poursuivi leur diminution avec une baisse de 6% en 2023 par rapport à 2022, dont une baisse de 2,4% dans le transport routier et une baisse de 16,2% dans le secteur aérien.

Zoom : opportunité et capacité à épargner des ménages

L’ampleur de la reprise économique du Luxembourg pourrait en partie dépendre du comportement des ménages en matière d’épargne comme l’indiquait le scénario le plus «favorable» avec l’épuisement du surplus d’épargne, du STATEC dans sa note de conjoncture de décembre 2023.

Dans les enquêtes, les ménages indiquent une légère augmentation de leur capacité d’épargne, ce qui pourrait indiquer qu’ils estiment que leur situation financière s’améliore, peut-être en lien avec la baisse des taux d’intérêt et de l’inflation.

En revanche, leur sentiment sur l’opportunité d’épargner demeure élevé et en hausse, ce qui laisse encore planer un doute sur le scénario de « désépargne » à la faveur de la consommation. Il est possible que les ménages anticipent une augmentation de leurs revenus grâce à un éventuel rebond économique ou qu’ils estiment nécessaire d’épargner dans la perspective d’une éventuelle crise, compte tenu de l’instabilité géopolitique actuelle en Europe et dans le monde.

Source : BCL.

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Tableau de bord économique et social – Janvier 2024

L’inévitable récession !

Tous les indicateurs semblent indiquer une récession en 2023, malgré l’absence de données du quatrième trimestre.

  • L’activité a encore ralenti à la fin de l’année, mais à un rythme globalement lent, notamment en raison de la baisse de la demande et des conditions de financement qui se sont particulièrement durcies.
  • Le volume de la valeur ajoutée brute totale générée par l’activité économique au Luxembourg a connu une baisse de 0,1 % au 3ème trimestre par rapport au 2ème trimestre 2023. Les secteurs de la finance et du transport ont enregistré de fortes baisses, respectivement -3,4 % et – 6 %, expliquant ainsi la majeure partie de la contraction de la valeur ajoutée.
  • Le secteur de la construction est fortement impacté, notamment avec le nombre de faillites en hausse. Le niveau actuel des taux d’emprunt immobilier semble se stabiliser, mais il ne permet pas de renverser la tendance à la baisse des crédits consentis.
  • Le ralentissement de l’emploi salarié sur le marché du travail luxembourgeois s’accentue. Le stock de postes vacants a diminué de 40 % en un an. Le nombre de chômeurs diplômés du supérieur augmente plus significativement, semblant indiquer un ralentissement dans le secteur des services, mais aussi une certaine inadéquation entre offre et demande de travail.
  • Le STATEC table sur un repli du PIB de 1% en 2023, et sur une croissance de 2% cette année.

Zoom sur l’évolution de la valeur ajoutée dans les principales branches

Au 3ème trimestre 2023, le volume de la valeur ajoutée brute totale générée par l’activité économique au Luxembourg a connu une baisse de 0,1 % par rapport au 2ème trimestre 2023. Les secteurs de la finance et du transport ont enregistré de fortes baisses, respectivement -3,4 % et – 6 %, expliquant ainsi la majeure partie de la contraction de la valeur ajoutée.

L’industrie et les TIC ont affiché de bonnes performances en termes de volume, avec des hausses de valeur ajoutée respectives de 3,2 % et 4,6 % sur un trimestre. En revanche, le secteur de la construction continue de subir les effets de la politique monétaire, en présentant une baisse de valeur ajoutée certes moindre, mais qui vient renforcer la baisse observée le trimestre précédent (- 3,6 % au 2ème trimestre 2023 par rapport au premier trimestre 2023).

Le secteur public a pu dégager une valeur ajoutée positive au cours de ce trimestre (+1 %), tout comme le secteur des loisirs (+1,7%).

Zoom sur l’évolution de la valeur ajoutée dans les principales branches Source : STATEC, comptes nationaux trimestriels, calculs IDEA

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