L’économie toujours (partiellement) confinée
Après un rebond marqué au 3ème trimestre (lui-même succédant à un plongeon historique), le PIB de la zone euro a baissé de 0,7% au 4ème trimestre, coupant l’élan de la reprise économique amorcée l’été dernier. Avec un recul de 6,8% en 2020, la récession aurait néanmoins été moins marquée qu’escompté dans les principales prévisions. Sur base des comptes trimestriels provisoires, si le PIB luxembourgeois connaissait la même évolution que la zone euro au 4ème trimestre, la récession pour 2020 y serait de -1,6%.
Les vagues épidémiques successives arrivées au tournant de l’automne-hiver dernier continuent d’alimenter l’incertitude sur le scénario de la reprise économique, malgré l’espoir suscité par l’arrivée des vaccins, qui reste modéré par l’absence de visibilité sur le rythme (et l’efficacité face aux variants) des campagnes de vaccination.
Au mois de janvier, l’activité au Luxembourg demeure très contrastée selon les secteurs. Le commerce et les services non-financiers montrent assez logiquement les indicateurs les plus marqués par la situation sanitaire, bien que les soldes d’opinions n’aient pas plongé aussi fortement qu’en avril dernier, dénotant probablement une meilleure « adaptation » au contexte qu’au moment de la première vague. Les secteurs de l’industrie et de la construction semblent généralement épargnés par les conséquences du retour de l’épidémie cet hiver, de même que la place financière. Le nombre de faillites reste quant à lui inférieur à son niveau d’avant crise.
Parmi les conséquences observables des mesures prises fin novembre, on note un retour de la hausse du chômage en fin d’année ainsi qu’une hausse des demandes de chômage partiel. Pour le mois de février, 4.243 demandes de chômage partiel ont été accordées (+9% par rapport à janvier), elles concernent plus de 34.000 équivalents temps plein (+6%).
Malgré cela, le marché du travail luxembourgeois affiche une évolution positive sur l’année 2020 avec 7.227 salariés supplémentaires. Dans ce contexte d’un ralentissement significatif (croissance annuelle de l’emploi total de +1,6% contre +3,6% en 2019), le nombre de salariés frontaliers a cru plus vite (56% des créations nettes) que le nombre de salariés résidents (44% des créations).
[Zoom] Les intentions des consommateurs luxembourgeois
Si l’indice synthétique du « moral des consommateurs » s’est légèrement redressé en janvier, certains éléments de l’enquête mensuelle auprès des ménages continuent d’être marqués par la situation sanitaire. En effet, le solde d’opinions sur « l’intérêt à faire des achats importants » a marqué une nouvelle baisse avec la dégradation de la situation sanitaire de cet hiver, sans atteindre toutefois le niveau du « plongeon » d’avril dernier. L’opportunité d’épargner reste quant à elle plébiscitée par les ménages luxembourgeois et n’a pas faibli depuis le 1er confinement.
Compte tenu du niveau « d’épargne forcée » estimé en 2020 (1,2 milliard), le suivi de ces indicateurs sera déterminant dans l’anticipation du rebond de la consommation sur lequel repose en partie la sortie de crise, particulièrement dans les secteurs ayant le plus souffert de la pandémie (commerce, Horeca, loisirs, etc.).
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