S’il était attendu que des écarts entre secteurs se manifestent, on en sait désormais un peu plus sur l’ampleur de l’impact de la crise sanitaire dans les différentes branches de l’économie luxembourgeoise grâce aux premières estimations du STATEC pour le 3ème trimestre 2020.
Sur les 3 premiers trimestres de 2020 et par rapport à la même période en 2019, la valeur ajoutée brute a continué de croître dans les TIC, les activités immobilières et les secteurs principalement non-marchands et s’est « stabilisée » dans le secteur financier. Le fait que ces quatre postes représentent plus de 60% de la valeur ajoutée totale du pays explique probablement la meilleure résistance au choc sanitaire du Luxembourg en comparaison européenne. En moyenne, dans ce « bloc », certes très hétérogène, la valeur ajoutée progresse de 3,3% malgré la crise du COVID.
A l’autre extrémité du graphique, on constate que la valeur ajoutée recule fortement dans l’Horeca (-35%), l’industrie (-10,8%), le commerce (-10,3%), la construction (plus surprenant, avec -7,2%) et les transports (-3,8%). Le recul est plus modéré dans les services aux entreprises et l’agriculture. Au sein de ce « bloc », lui aussi très hétérogène et qui pèse pour un peu plus du tiers de l’économie, la valeur ajoutée a reculé de près de 8% sur les 3 premiers mois de 2020.
Au total, la valeur ajoutée brute de l’ensemble des branches d’activité a reculé de 1,4% sur les 3 premiers trimestres de 2020 en comparaison à la même période de 2019.
C’est donc bien une évolution « en K » qui se dessine sur l’année 2020, notamment entre d’un côté, les secteurs propices au télétravail et, de l’autre, les activités impliquant des interactions sociales fortes et concernées par des mesures de fermeture administrative. Le resserrement des mesures sanitaires de cet hiver ainsi que les craintes retrouvées de nouvelle(s) vague(s) portée(s) par des variants du virus aux effets encore incertains pourraient bien continuer à entretenir ce découplage entre secteurs, y compris en 2021, avec une pression particulièrement élevée sur le commerce et l’Horeca… qui avaient retrouvé quelques couleurs au 3ème trimestre.