Jeudi 11 mai, l’Equipe Opérationnelle de la Fondation IDEA asbl, son Conseil d’Administration et son Conseil Scientifique se sont réunis au Luxembourg Center for Systems Biomedicine (LCSB) à Belval pour débattre des enjeux pour le Luxembourg dans les domaines de la recherche et développement et de l’innovation.

Pour l’occasion, le cercle de discussion a été élargi à des experts et observateurs variés et reconnus dans ce domaine. Le Professeur Rudi Balling, directeur du LCSB (notre hôte pour cette journée), Aline Muller, directrice du LISER (Luxembourg Institute of Socio-Economic Research), Larissa Best, directrice du Think Tank Equilibre.lu et Christel Chatelain, Conseillère à la Chambre de Commerce.

Invité à plancher sur la question, le Professeur Balling a présenté une analyse très riche des enjeux pour le Luxembourg en termes d’approfondissement de sa stratégie de recherche. Selon lui, « trois priorités absolues » se dessinent pour le Luxembourg : l’ICT, la santé et l’éducation (voir le document téléchargeable ci-contre).

Vincent Hein, de l’équipe opérationnelle d’IDEA, a également présenté ses premiers constats sur la thématique. Après une rapide croissance, notamment tirée par d’importants efforts financiers publics, le système luxembourgeois de recherche et d’innovation est désormais entré dans une phase de consolidation. Au cours des quinze dernières années, les dépenses de R&D des entreprises ont reculé et demeurent très concentrées dans un petit nombre d’entre-elles. Est-ce une tendance à rattraper… ou un constat à relativiser ? Il apparaît que des effets de structure (PIB élevé, taille relativement restreinte du secteur manufacturier dans l’économie) pourraient donner une image faussement alarmiste de la situation. Il n’en demeure pas moins que les objectifs affichés pour 2020 en matière d’intensité des dépenses de R&D dans le PIB semblent difficilement atteignables. Malgré cela, le nombre d’entreprises engagées dans un processus d’innovation au Luxembourg semble nettement plus important que la moyenne européenne[1] (respectivement autour de 2/3 contre 1/2). Une analyse approfondie et une démystification de ces données semble nécessaire.

Concernant les défis pour renforcer le système luxembourgeois de recherche et d’innovation, plusieurs pistes ont été évoquées. De manière non exhaustive, les sujets qui ont été mentionnés pour le Luxembourg concernent la régulation (facilitateur ou obstacle à la recherche ?), la mise en relation entre les centres de recherche, l’autonomie, le défi de l’accès aux données, de leur sécurisation et de leur utilisation, l’incitation aux petites (et particulièrement aux jeunes) entreprises à s’engager dans l’innovation et la démographie des entreprises, l’évaluation des politiques publiques, l’implication et la coordination des acteurs tels que Luxinnovation, le développement des partenariats public-privé, les incitations fiscales, l’éducation, l’attractivité pour les talents, la coopération internationale et « grand-régionale ». Le « rapport Rifkin » est important dans cette perspective, même si ce n’est qu’un point de départ.

En guise de conclusion, tous les participants à la discussion ont relevé la nécessité de convenir d’une stratégie globale et partagée au niveau national pour afficher les objectifs clairs en matière de Recherche et Développement. En raison de sa taille modeste, le Luxembourg doit bien cibler ses objectifs, car « il ne peut tout faire »

IDEA souhaite contribuer activement à ce débat en faisant des propositions dans plusieurs publications dans les semaines et les mois à venir.  Attention, travaux en vue !


[1] Source enquête communautaire sur l’innovation 2012-2014, Eurostat

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