2014 n’est plus, ce qui permet de la rétrospective :

-La croissance économique américaine n’a pas eu l’effet d’entrainement espéré sur l’économie mondiale;

-Les Abenomics ont fait un flop et n’ont pas pu sortir le Japon de sa léthargie chronique;

-Les BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) ont connu autant de situations différentes qu’il y a de pays qui composent ce groupe, et n’ont pas su trouver de « nouveau souffle » ;

-La zone euro, grâce à une succession de bonnes nouvelles était gagnée dans les premiers mois de l’année par un sentiment d’ « eu(ro)phorie ». Et puis elle s’est paisiblement (et naturellement) éloignée de la perspective d’une reprise forte et durable au cours de l’année;

-L’Allemagne dont on ne doutait nullement de la vigueur début 2014 a marqué le pas. A cause notamment de la faible croissance dans la zone euro et des sanctions européennes contre la Russie, l’économie allemande a ralenti à partir du deuxième trimestre et a terminé l’année avec un timide 1% de croissance;

-La France qui continue d’annoncer et de mener des réformes (parfois douloureuses) a encore connu une année difficile (faible croissance, hausse du chômage, déficit élevé). C(e)rise sur le gâteau, elle a été détrônée de sa place de cinquième puissance économique mondiale par… le Royaume-Uni ;

-Alors qu’en début d’année la Belgique se félicitait d’avoir fait passer sa dette publique sous la barre symbolique des 100% du PIB, elle a fini l’année en grève… et avec un avertissement de la Commission européenne concernant son niveau de dette publique ;

-Première année pleine du Gouvernement Bettel, d’importantes décisions avec effets structurants à long terme ont été prises au Luxembourg (mise en place de la garantie jeunesse, présentation du « paquet d’avenir », décision définitive concernant le tram, dépôt du projet de loi Omnibus, etc.). Toutefois “l’image de marque” du pays, pilier de la stratégie gouvernementale, a été ébranlée. Puisque le Grand-Duché s’apprêtait à lever partiellement son secret bancaire en 2015, l’année 2014 devait être mise à profit pour annoncer partout que le Luxembourg se mettait à l’heure de la transparence ; et « Luxleaks » passa par là.

Bilan de l’année écoulée : elle n’a pas tenu toutes ses promesses.

2015 commence à peine, et les aléas (baissiers ou haussiers) ne manquent pas. Les tensions géopolitiques (Russie, Etat islamique), la possibilité d’un recul trop marqué des prix du pétrole et des prix à la consommation, le risque d’un saut dans l’inconnu pour l’UE (Brexit[1]) ou pour la zone euro (Grexit[2]), la dégradation de la situation économique dans la zone euro ou dans les pays émergents sont à craindre. Symétriquement, la possibilité d’une faiblesse prolongée de l’euro, un redressement très dynamique de l’investissement des entreprises et un redémarrage des salaires aux Etats-Unis, une nouvelle dynamique de croissance générée par la faiblesse du prix du pétrole, le retour de la confiance dans la zone euro grâce à l’assouplissement quantitatif de la BCE, le lancement réussi du plan Juncker, sont autant de raisons de croire en 2015 .

Quel devrait être le résultat final de tous ces vents contraires ? Comment impacteront-ils l’économie luxembourgeoise ? Ce sera l’objet de notre deuxième avis annuel, à paraître au cours de ce premier trimestre.

D’ici là, quand on vous demande si l’année 2015 sera une bonne année d’un point de vue économique, répondez : ni oui, ni non, bien au contraire, quoique peut-être ! et vous aurez raison.


[1] Sortie du Royaume-Uni.

[2] Sortie de la Grèce.

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