Dans notre Avis annuel 2020, publié avant la déflagration sanitaro-économique née de la pandémie mondiale de Covid-19, nous vous proposions le graphique suivant :

Graphique : créations moyennes mensuelles d’emplois « par Président » de 1945 à janvier 2020, en milliers  

Source : FRED St Louis

En février 2020, force était de constater que depuis le début du mandat de Donald Trump, la « job machine » américaine avait tourné à plein régime avec plus de 6,8 millions d’emplois créés. Sans atteindre les records de certains de ses prédécesseurs, Donald Trump s’imposait tout de même comme le président républicain « le plus riche en emplois », derrière Ronald Reagan durant son second mandat. Ce dynamisme apparaissait alors comme l’un des piliers de l’ « America’s extraordinary economy », tant mise en avant par son Président.

Mais la crise de la Covid-19 a éclaté, sans épargner les Etats-Unis, et réduit – pour l’heure – à néant les efforts de communication des autorités sur le bilan de l’emploi. Ainsi, la création moyenne d’emplois par mois du Président Trump est passée de +183.000 à -193.000, du jamais vu dans l’histoire américaine post-seconde Guerre Mondiale. Ce lourd tribut résulte de la destruction de plus de 20 000 000 d’emplois en avril.

Graphique : créations moyennes mensuelles d’emplois « par Président » de 1945 à mai 2020, en milliers  

Source : FRED St Louis

On constate, depuis lors, un rebond massif avec la création inédite de respectivement 2,7 millions et 4,8 millions d’emplois en mai et juin 2020, qui a permis au Président d’invoquer « le plus grand come-back de l’histoire américaine ». Ce dynamisme a notamment concerné les secteurs des loisirs et de l’horeca (2/5 des créations), du commerce de détail, des services d’éducation et de santé, de l’industrie manufacturière ou de la construction. Mais ces créations n’ont pas (encore) suffi à combler des destructions qui pourraient s’avérer définitives (faillites, baisse de productivité sous le coup des mesures de prévention etc.). Ainsi, en juin, le nombre d’emplois total était inférieur de près de 15 millions à son niveau de février. Le mandat de Donald Trump n’est pas terminé et la flexibilité du marché du travail américain pourrait jouer « en sa faveur ». Cela suppose toutefois une évolution favorable de l’épidémie à (très) court terme, ce qui semble loin d’être acquis[1].

 


[1] https://coronavirus.jhu.edu/us-map

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