Il est un fait qu’au Luxembourg près de 3/4 des ménages sont propriétaires de leur logement (et même 85% parmi les ménages dont la personne de référence est de nationalité luxembourgeoise), que le taux de propriétaires a augmenté entre 2010 à 2016 passant de 68% à 74%[1], que 43% des ménages en risque de pauvreté sont propriétaires, que 65% des propriétaires vivent dans des logements sous-occupés, que 20% des ménages sont multipropriétaires, et que le coût du logement sur le revenu des locataires (26%) est – en dépit de la faiblesse du parc social – comparable à celui de nombreux pays européens[2] (Royaume-Uni, Norvège, France, Pays-Bas, Danemark, Belgique, France). Se loger au Luxembourg ne serait donc pas une tâche impossible pour la majorité des résidents, comme en témoigne d’ailleurs le niveau relativement bas du taux de privation sévère lié au logement (1,6% des ménages).

Il est aussi un fait qu’au Luxembourg le « logement » est une préoccupation majeure de la population. Cette préoccupation naît entre autres de ce que le logement n’est pas un bien comme les autres (se loger étant une nécessité et une obligation de la vie), de ce que le Luxembourg est une « démocratie de propriétaires » qui entend le rester, de ce que la hausse sensible de l’endettement des ménages (de 39 % du PIB en 2000 à 62 % en 2016), principalement expliquée par l’immobilier, conduit à s’interroger sur la stabilité financière du Grand-Duché dans un contexte où 5 banques accordent plus de 90% des crédits immobiliers, et de ce que les prix de l’immobilier résidentiel augmentent au Luxembourg significativement plus vite que le coût de la vie et les salaires (entre 2010 et 2017 le prix du m2 a augmenté de 37% au Luxembourg alors que le salaire moyen augmentait de 14%).

C’est ainsi que – très paradoxalement – plus de 80% des ménages[3] se déclarent concernés par la charge financière de leur logement alors que celle-ci ne représente « que » 19% de leur revenu total disponible[4].

Ce Document de travail traite, entre autres, des questions suivantes :

Comment expliquer la hausse des prix immobiliers résidentiels au Luxembourg ?

Y a-t-il un déficit en logements au Luxembourg ?

Et si on avait effectivement construit 6.500 logements par an entre 2010 et 2015 ?

Quid du futur?

 


[1] Voir : http://ec.europa.eu/eurostat/cache/digpub/european_economy/bloc-2c.html

[2] Voir : http://www.oecd.org/fr/social/base-de-donnees-logement-abordable.htm

[3] Propriétaires et locataires.

[4] Voir : STATEC (2013), Le coût du logement pour les ménages.

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