Muriel Bouchet, de la Fondation IDEA asbl, a effectué la matinée du jeudi 30 mars un exposé comprenant une présentation générale d’IDEA et de ses activités, d’une part, et les enseignements pour le Luxembourg du classement mondial de compétitivité du World Economic Forum (WEF), d’autre part. Le tout a été suivi d’une riche session de questions et réponses, avec la participation active de nombreux « académiques ».
Le World Economic Forum (WEF) publie chaque année en automne son « Global competitiveness report », dont la pièce maîtresse est un classement international de compétitivité. La présentation visait à apporter des éléments de réponse aux deux questions suivantes : dans quelle mesure la position du Luxembourg dans le classement WEF est-elle sensible au chiffrage des sous-indicateurs? comment le Luxembourg pourrait-il se hisser parmi les dix premiers pays du classement ? Sachant que dans le rapport de compétitivité 2015-2016 du WEF, le Grand-Duché a dû se contenter de la 20ème place, après l’Allemagne (4ème) et la Belgique (19ème), de justesse avant la France (22ème).
Cette question de l’accès au « TOP 10 » est loin d’être purement académique ou anecdotique. Le classement WEF étant largement commenté dans les médias et scruté de près par nombre d’investisseurs étrangers, il pourrait en résulter une amélioration décisive de la perception du Luxembourg sur la scène internationale, avec à la clef de possibles retombées économiques.
Dans sa présentation, Muriel Bouchet a identifié les domaines où le Luxembourg affiche les décrochages les plus manifestes par rapport à ses concurrents étrangers. Il apparaît d’emblée que dans le cas spécifique du Luxembourg, le calcul de trois indicateurs (taille du marché, sièges d’avion et éducation supérieure) gagnerait à être raffiné par le WEF. Il en résulterait déjà une amélioration significative du classement du Luxembourg.
Au-delà du cas spécifique de ces trois indicateurs, le Luxembourg devrait, pour converger vers le « TOP 10 », agir sur une trentaine d’indicateurs où il accuse un retard certain par rapport à ses concurrents. Ces indicateurs relèvent notamment de l’éducation, de la formation et de la recherche, des infrastructures, de la législation sur la protection des investisseurs, de la qualité des infrastructures de transport, de la réglementation du marché des produits, du marché du travail ou encore des formalités administratives lors de la création d’entreprises.
La session de questions et réponses a permis d’aborder de nombreux aspects, à savoir une brève comparaison entre les classements WEF et IMD, la fiabilité de ces classements, l’application des conclusions de l’étude à d’autres pays, l’importance de la création de l’Université du Luxembourg pour le classement national, la perspective européenne (actions concertées à mener à ce niveau pour conforter la position de l’UE dans son ensemble), les indicateurs relevant de la sphère institutionnelle et politique, etc.