© photo: Julien Mpia Massa
Lors de son dernier « briefing presse » de l’année 2024, le Premier ministre a, entre autres choses, fait deux annonces majeures qui devraient donner à réfléchir à toute personne, qu’elle soit résidente ou frontalière, intéressée par le développement socio-économique du Luxembourg.
La première, c’est que les mesures fiscales de soutien au marché du logement qui devaient s’éteindre avec l’année 2024 – et au sujet desquelles le ministre du Logement Claude Meisch déclarait en novembre dans l’émission bulle immo de RTL qu’il était « évident qu’on ne peut pas les prolonger » – seront prolongées jusqu’au 30 juin 2025.
Le Premier ministre a justifié ce « revirement gouvernemental » par la nécessité de ne pas casser la reprise des transactions immobilières en cours.
Assurément, cette « bonne nouvelle » a dû (quelque peu) réjouir les accédants à la propriété, les ménages qui ont un bien à vendre et les promoteurs, privés comme publics, qui depuis plusieurs trimestres ne parviennent pas à trouver acquéreurs pour leurs VEFA.
Cette poursuite du « socialisme immobilier » n’est pourtant pas une nouvelle très rassurante car elle révèle – entre les lignes – que, malgré la détente des taux d’intérêt et l’adaptation du barème d’imposition, la demande adressée au marché immobilier est réputée – grandement – non-solvable sans coup de pouce étatique exceptionnel, et ce, jusque fin juin 2025 !
Deuxièmement, le Premier ministre a déclaré « espérer que le Luxembourg reviendra à une croissance proche des 2% dès 2025 ».
Cet objectif – réaliste, mais modeste – indique combien les performances économiques affichées par le Grand-Duché par le passé semblent désormais hors de portée.
Pour rappel, entre les années 98 et 2013 durant lesquelles l’actuel Premier ministre a occupé différents postes au sein des gouvernements Juncker, le taux de croissance annuel moyen au Luxembourg fut, en dépit des crises américaines à impact mondial (bulle internet, 11 septembre, subprime), de 3,6% – avec des pics à plus de 8% en 1999 et 2007.
Alors qu’il est de plus en plus admis qu’augmenter le niveau de productivité est beaucoup plus facile à souhaiter qu’à réaliser et que « personne ne semble savoir de quelles activités le Luxembourg pourra vivre dans 10 ou 20 ans », le Grand-Duché semble, en termes de croissance, voire de prospérité, promis à un futur moins simple que par le passé.
Bonne année quand même !