Ô des espoirs !
Le PIB de la zone euro a reculé pour le deuxième trimestre consécutif (-0,6% au 1er trimestre 2021) dans un contexte de nouvelle vague épidémique et de début poussif de la campagne de vaccination. Les indicateurs d’activité du début du 2ème trimestre laissent cependant entrevoir un début de reprise. Côté luxembourgeois, les estimations du PIB au 1er trimestre ne sont pas encore connues (le 4ème trimestre 2020 avait vu une évolution positive de ce dernier), mais la dynamique de l’activité est également orientée à la hausse depuis la « fin » de l’hiver.
En effet, les estimations d’activité s’améliorent progressivement. L’industrie, en particulier, affiche des niveaux supérieurs à ceux d’avant la pandémie. Les soldes d’opinions dans la construction et les services non-financiers sont revenus en territoire positif, bien que cette tendance puisse cacher d’importants écarts au sein des services, où la situation reste très détériorée dans l’HORECA par exemple.
Dans un contexte de levée progressive des restrictions sanitaires, les anticipations d’activité pour les prochains mois sont favorables et progressent dans tous les secteurs, y compris dans le commerce. Le dernier baromètre de la Chambre de Commerce atteste d’ailleurs de l’optimisme des entreprises, dont 81% déclarent être confiantes pour leur avenir à moyen terme.
Autre indicateur du dynamisme retrouvé de l’économie luxembourgeoise, les recettes publiques de l’Administration Centrale ont progressé de 9,5% sur les trois premiers mois de 2021 en comparaison à l’année précédente et la hausse des dépenses s’est « estompée » (+0,6%).
Le marché du travail, bien que ralenti en comparaison à la période d’avant crise, est toujours orienté positivement. Les trois premiers mois de 2021 ont vu le nombre d’emplois salariés progresser de 2.000 postes et le taux de chômage passer de 6,4% à 6,1%.
Quelques éléments appellent néanmoins à la prudence sur la dynamique des prochains mois et seront à surveiller de près. Parmi les principales inconnues, il est possible de citer l’incertitude sur le calendrier de levée complète des restrictions sanitaires, les potentielles faillites et liquidations d’entreprises au moment de « relâcher » les aides, le maintien de l’épargne « forcée » des ménages en épargne de précaution ainsi que les tensions sur les prix dans certains secteurs.
[Zoom] L’épargne des ménages continue de progresser
Avec les restrictions imposées par la situation sanitaire, une partie des ménages luxembourgeois a été « contrainte » d’augmenter son épargne. Les encours des dépôts à vue, qui ne constituent qu’une partie de cette épargne, ont ainsi progressé plus rapidement depuis mars 2020, dégageant un « surplus » de plus d’1,6 milliards d’euros sur un an.
La vigueur de la reprise économique au moment de la levée des restrictions dépendra sans doute de la transformation de cette épargne en consommation plutôt qu’en épargne de précaution, en particulier dans un contexte de surchauffe accélérée du marché de l’immobilier.
Si cette crainte était déjà formulée après la première vague épidémique de 2020, force est de constater que l’accélération de l’épargne ne s’est pas estompée depuis.