Le Comité de conjoncture vient de valider les demandes de chômage partiel pour cause de force majeure liée à la crise du Covid-19 de 2594 entreprises pour 35.500 salariés, « provenant de secteurs qui n’ont pas été fermées par décision gouvernementale, mais qui ont malgré tout vu leur activité baisser fortement ». Le montant engagé s’élève à 86,6 millions d’euros. Celui-ci vient s’ajouter aux 57,3 millions d’euros débloqués suite aux décisions gouvernementales pour 2483 entreprises et 37.754 salariés qui ne peuvent plus du tout travailler.
Graphique: coût du chômage partiel au Luxembourg depuis 2009, en euros
Source : Comité de conjoncture
Au total, depuis le début de l’année 2020, près de 153 millions d’euros auraient déjà été engagés pour indemniser le chômage partiel, soit environ 3 fois plus que pour la seule année 2009. Plus de 70.000 salariés en bénéficieraient actuellement soit plus de 20% de la population salariée du secteur privé (329.528 au T4 2019), contre une moyenne de 8900 personnes en 2009.
Il est à noter que si 5077 demandes ont été acceptées, 7000 ont aussi été refusées. Ce « taux d’acceptation » de 42% peut interroger : si une (très faible) minorité d’entreprises a pu demander à bénéficier d’une aide à laquelle elle n’était pas éligible, la complexité d’une procédure peu adaptée à répondre à tant de demandes simultanées en est vraisemblablement la cause principale. Pour y remédier, l’Adem a donc mis en place une procédure en ligne simplifiée, qui devrait offrir une possibilité de « rattrapage » aux entreprises qui se sont vue refuser le bénéfice de la mesure.
Aussi, en gardant bien à l’esprit qu’une majorité de travailleurs n’est pas éligible au télétravail[1], il est probable que le nombre d’entreprises, de salariés ainsi que le coût du chômage partiel explosent dans les jours à venir. La prochaine réunion du Comité de conjoncture, fixée au vendredi 10 avril 2020, le confirmera sans doute. Pour rappel, le plan Fayot/Gramegna/Delles prévoit un budget d’un milliard d’euros pour le financer durant 2 mois…
[1] Voir : https://www.fondation-idea.lu/2020/03/26/non-tous-les-travailleurs-ne-sont-pas-en-teletravail/