A travers cinq contributions sous le format « c’est graphe docteur ? », IDEA fait le point sur des statistiques, parfois étonnantes, toujours éclairantes, montrant des réalités du marché du travail Luxembourgeois. La première contribution s’interroge sur l’évolution du recours aux travailleurs frontaliers.

La place des frontaliers sur le marché du travail est un sujet indissociable de toute discussion sérieuse sur les grands enjeux socio-économiques du pays. Ce billet propose de répondre à deux questions : les frontaliers prennent-ils « toujours plus de place » sur le marché du travail par rapport aux résidents ? Comment le « taux de recours » aux frontaliers évolue dans les différents secteurs d’activité ?

1. Il y a (beaucoup) plus de frontaliers, mais leur part se stabilise depuis 2009

Depuis 2009, on dénombre 30.000 salariés frontaliers supplémentaires au Luxembourg. Mais dans le même temps, le nombre de salariés résidents a cru de 31.500. En conséquence, la part des frontaliers dans l’emploi salarié s’est maintenue autour des 45%. Comme le montre le graphique ci-dessous, c’est surtout au cours de la deuxième moitié des années 1990 et avant 2008 que la part des frontaliers sur le marché du travail a fortement évolué (en passant de 28% à 44%). Depuis cette période et malgré un très fort dynamisme (61.500 emplois créés), il n’y a pas de modification significative de la structure d’ensemble du marché du travail de ce point de vue.

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2. Leur part ne progresse pas fondamentalement au sein des différents secteurs d’activité

En dehors du secteur de l’administration publique[1] (dans lequel 3% des emplois sont frontaliers), leur part dépasse le tiers des salariés dans tous les principaux secteurs de l’économie luxembourgeoise.

A l’exception de la logistique (« transports et entreposage ») où leur part a reculé sous la barre des 50%, les branches dans lesquelles les frontaliers représentent plus d’un salarié sur deux restent les mêmes qu’en 2009 : industrie manufacturière (64%), activités de services administratifs (55%), commerces et garages (55%), activités spécialisées, scientifiques et techniques (53%), information et communication (53%), construction (52%) et finance – assurances (50%).

C’est dans le commerce, l’industrie et la santé/action sociale que le taux de recours aux frontaliers augmente le plus.

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Ces données doivent évidemment être analysées plus en détail. Elles apportent néanmoins le constat que, dans un marché du travail très dynamique, le « taux de recours » aux travailleurs frontaliers n’a pas connu de grand changement depuis 2009 au Luxembourg.


[1] code NACE O

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