Déjà haut, le Luxembourg passe un cap
Confirmant la bonne résistance de l’activité économique au Luxembourg, le STATEC a livré son estimation « Flash » de la croissance pour le premier trimestre 2021 qui montre une augmentation de 1,4% du PIB par rapport au trimestre précédent, soit une hausse de 4,9% par rapport au premier trimestre de 2020.
En outre, une grande partie des indicateurs est au beau fixe depuis le printemps, ce qui pourrait augurer de nouveaux bons résultats économiques pour le 2ème trimestre. Les estimations des entreprises sur les tendances de l’activité sont en territoire positif pour tous les secteurs et leurs perspectives concernant l’emploi sont en hausse, le nombre de demandes de chômage partiel passe à nouveau sous la barre des 4 000 pour le mois de juin et le chômage continue sa baisse, s’établissant ainsi à 6% lorsqu’il s’élève à 8% dans la zone euro.
Du côté des ménages, l’indicateur synthétique de confiance des consommateurs continue sa progression et dépasse son niveau d’avant crise. Ces derniers sont de plus en plus enclins à réaliser des achats importants et leur sentiment sur l’évolution du chômage au cours des 12 prochains mois ne cesse de s’améliorer.
Nouvel indicateur dans le Tableau de Bord, la mobilité au Luxembourg nous éclaire sur la fréquentation des lieux de travail, de consommation et de loisirs. Les déplacements domicile-travail ainsi que vers les commerces et lieux de loisirs (dont les restaurants) sont toujours inférieurs au niveau d’avant crise mais tendent à s’en rapprocher avec la levée progressive des restrictions sanitaires. Les déplacements en direction des commerces alimentaires et des pharmacies ont quant à eux « déjà » dépassé leur niveau d’avant la pandémie.
Il n’en demeure pas moins que certains signaux restent à surveiller, comme l’inflation. Avec la hausse des prix pétroliers et des matières premières, le taux d’inflation annuel s’élève désormais à 2% dans la zone euro et à 2,5% au Grand-Duché. Les faillites ont quant à elles doublé au mois de mai par rapport à avril, sans qu’il soit pour l’instant possible de parler de véritable vague en comparaison à la tendance « normale ».
[Zoom] L’impact récessif contenu au Luxembourg
Dans sa plus récente Note de Conjoncture, le STATEC table dans son scénario central sur une croissance du PIB de 6% en 2021 et de 3,5% en 2022. Selon ces dernières estimations, le PIB luxembourgeois devrait donc, dès cette année, retrouver son niveau prévu avant la crise.
De meilleur augure encore que ce scénario central, l’acquis de croissance pour 2021 serait d’ores et déjà de 5,5% d’après la première estimation du PIB du 1er trimestre (croissance annuelle qui serait observée même en cas de stagnation du PIB trimestriel à son niveau du 1er trimestre).
Cependant, l’année 2020 a vu se creuser un écart de production. En effet, l’impact récessif de la crise mesuré par l’écart entre la projection d’avant crise et l’estimation actuelle pour l’année 2020, s’élève à 2 139 Millions d’euros soit 4% du PIB réel prévu.
Tout cela restant, bien entendu, à confirmer au cours des prochains trimestres de 2021, dans un contexte incertain et propice à des révisions statistiques.
Pour apprécier ces bons résultats de l’économie luxembourgeoise, il faudrait essayer de chiffrer l’effet de l’augmentation des dépenses publiques sur le PIB.Si la politique fiscale expansive se justifie à coup sûr, encore se traduit-elle par une augmentation de la demande et/ou des revenus financés partiellement par crédit. Il s’agit probablement de l’effet individuel le plus significatif ayant permis à générer dans l’ensemble des pays de l’UE et aux USA une reprise économique très rapide après le confinement.