Photos de l'évènement
Pour sa matinale du 18 avril 2019, portant sur le thème des pensions, IDEA a invité deux intervenants à savoir Jean Olinger, Inspecteur des Finances jusqu’en décembre 2018 et membre du Conseil National des Finances publiques, ainsi que Robert Urbé, Chargé d’études « veille socio-politique » et Rédacteur du Sozialmanach de Caritas Luxembourg.
A cette occasion, Muriel Bouchet a présenté les propositions d’IDEA en matière de réforme des pensions, découlant d’une méthodologie originale centrée sur l’étude de « cas-types » représentatifs. La réforme en question permettrait de rendre les systèmes luxembourgeois de pension compatibles avec une croissance économique de l’ordre de 3% l’an – contre 5% actuellement, ce qui semble irréaliste compte tenu notamment du nombre d’actifs supplémentaires requis pour atteindre un tel résultat à moyen terme. Les réformes proposées par IDEA consistent notamment à diminuer graduellement la partie des pensions qui est proportionnelle aux revenus cotisables, tout en augmentant significativement la composante forfaitaire des pensions. Le tout induisant d’appréciables économies tout en préservant les « petites pensions ».
Les deux intervenants ont commenté ces propositions, découlant d’une méthodologie jugée intéressante et innovante. Ils reconnaissent tous deux la fragilité financière à terme des régimes de pension luxembourgeois. Monsieur Olinger considère cependant que la réforme IDEA conduit à une réduction trop marquée – quoique graduelle – de la pension moyenne et des pensions excédant cette dernière. Monsieur Urbé n’est quant à lui pas choqué par cet élément, un régime public de pension n’ayant selon lui pas vocation à assurer une pension maximale de l’ordre de 8.500 euros. Il met également en relief l’existence de possibilités de financement alternatif, par le biais de la fiscalité générale notamment.
Bien d’autres aspects ont été évoqués tant par les deux intervenants que par le public, dans le cadre d’un débat extrêmement nourri. Il s’agit notamment des clivages Luxembourgeois ou étrangers (ces derniers alimentant largement les actuels excédents de pension), générations présentes ou futures, jeunes ou seniors, régimes bismarckiens ou beveridgiens ou encore du « coin électoral ». Il a été question également du recul de l’âge de la retraite et de la pénibilité, de certaines périodes d’assurance ne donnant pas lieu à cotisations, de la croissance économique, du lien entre les pensions et les salaires réels, de longévité, d’une approche plus générale de l’âge intégrant aussi la santé, la formation ou les maisons de repos, de l’exportation croissante de pensions ou encore du taux de cotisation et du déplafonnement éventuel des revenus cotisables.
Une conclusion largement partagée autour de la table est que la situation des pensions n’est pas désespérée, mais qu’il importe d’agir sans tarder afin d’assurer la mise en œuvre de réformes cohérentes, équilibrées et bien ciblées du point de vue social.