Depuis 2013, l’idée d’une Medical School (MS) se fraye un chemin dans notre société. Dès le début, nous, l’ALEM (Association Luxembourgeoise des Etudiants en Médecine),  faisions partie du comité de pilotage et nous nous réjouissons de pouvoir compléter la synthèse vraiment réussie d’IDEA.

Notre organisation ne dispose pas des moyens nécessaires afin de juger la rentabilité d’une MS du point de vue économique. Bien sûr l’effet multiplicateur balançant entre 1,2 et 3,1 selon les études nous rend optimistes, prouvant la raison d’être du projet.

L’ALEM doit constater que de nombreux élèves, voulant commencer des études en médecine, font face à des systèmes étrangers de plus en plus restrictifs. Le manque de médecins force nos pays voisins à exclure de plus en plus nos propres futurs médecins des universités, vu le nombre limité de places disponibles. Chaque pays doit traiter ce problème pour sa propre population afin d’éviter une pénurie de médecins. La privatisation des universités se multiplie et nous pose problème, permettant à la fin seulement l’accès aux plus favorisés. Le Luxembourg doit garantir l’égalité des chances pour que chacun ait la possibilité de suivre des études en médecine.

Le projet présenté prend en considération de multiples facteurs. Les étudiants apprendraient leurs matières dans nos différentes langues courantes (allemand, français et anglais) et devraient même effectuer des stages cliniques obligatoires à l’étranger jusqu’à une durée totale de douze mois. Ainsi les connaissances des spécificités et de l’identité nationales resteraient protégées mais les étudiants connaitraient aussi des systèmes et idées étrangères.

Une LMS serait probablement le meilleur remède aux différents reproches faits par la Commission européenne quant à notre secteur biomédical. En effet, la Commission a récemment pointé un manque de développement du secteur des biotechnologies, un système médical d’une bonne qualité mais trop cher et finalement elle nous avertit d’un manque de 300.000 médecins d’ici à 2020[1] à l’échelle européenne.

L’ALEM veillera à l’intégration des étudiants dans nos hôpitaux, à la mise en place de statuts définissant les droits des étudiants en médecine et la fondation d’un observatoire de santé pour garantir une analyse professionnelle du développement du corps médical. Nous soulignons l’importance d’une initiation précoce des étudiants en médecine dans le domaine de la recherche médicale, afin de pouvoir profiter du succès des institutions de recherche établies (LIH, LNS, Uni.lu) et récentes (LCSB, IBBL). Comme les autorités politiques souhaitent atteindre le grade de l’excellence dans le domaine médical, une LMS est la voie à suivre au Grand-Duché. Le concept d’un bachelor en médecine seul ne suffira pas à ces fins et sera fermement rejeté par l’ALEM.

Le manque de relève luxembourgeoise force les hôpitaux à publier des offres d’emplois dans nos pays voisins qui font également face à une pénurie nécessitant de faire appel à des médecins étrangers. Un des buts d’une MS sera de garantir la relève de 50% du besoin annuel en médecins (ce serait 50 étudiants par année).

Le cursus académique développé par des étudiants pour des étudiants serait unique et très moderne, faisant du Luxembourg, de nouveau, un pays avant-gardiste. Croire que le Luxembourg ne serait pas capable de garantir une LMS de qualité, témoigne d’une méconnaissance des atouts du pays – réaction dont le Luxembourg a déjà été témoin lors de la fondation de l’Université du Luxembourg.


[1] Voir : http://pr.euractiv.com/pr/possible-shortage-two-million-health-care-workers-2020-eu-taking-action-prevent-impending-crisis

http://ec.europa.eu/health/workforce/docs/staff_working_doc_healthcare_workforce_en.pdf

http://www.aerztekammer.at/archiv1/-/asset_publisher/3yDY/content/id/4682060

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