Quelles lueurs d’espoir dans l’obscurité hivernale ?

Selon toute vraisemblance, la récession de l’économie luxembourgeoise en 2020 sera moins marquée que ce qui était entrevu dans les variantes « pessimistes » des prévisions du printemps dernier. Le STATEC table en effet sur un recul du PIB allant de 4,5% dans un scénario « bas » à 3,5% dans un scénario « haut ». L’année se termine donc sur un constat en demi-teinte. La deuxième vague est arrivée alors que de nombreux indicateurs économiques et sociaux retrouvaient des couleurs et que le Luxembourg montrait des signes de résistance économique relativement encourageants en comparaison européenne.

Les premières estimations du PIB pour le 3ème trimestre devraient d’ailleurs confirmer ce rebond. Les estimations d’activité dans l’industrie, la construction, les services non-financiers et le commerce dessinaient tous jusqu’au début du mois de novembre un scénario de type « reprise en V ». Malgré la récession du deuxième trimestre et le climat d’incertitudes qui continue largement de dominer, le nombre d’emplois d’avant la pandémie a été retrouvé dès l’été et dépassé depuis. A l’heure de faire les comptes de fin d’année, il se pourrait bien que le Luxembourg ait créé plus de 6.000 emplois nets en 2020.

Mais cette performance ne doit pas masquer le fait qu’un tel résultat représenterait 10.000 créations de moins que si la tendance constatée les années passées s’était maintenue. En outre, plusieurs indicateurs nous rappellent que la crise est encore bien là et que son bilan ne pourra pas se confondre avec celui de l’année écoulée. Le niveau des demandes de chômage partiel en novembre (près de 30.000 équivalents temps plein) est reparti à la hausse. À l’exception de la construction, les enquêtes de conjoncture auprès des entreprises non-financières dénotent de concert un pessimisme quant à l’évolution de l’activité pour les trois prochains mois. Ces inquiétudes sont partagées par les consommateurs, qui sont jusqu’à présent plus inquiets pour la situation économique générale que pour leur situation personnelle.

Le recul général de l’activité pendant la nouvelle vague épidémique pourrait être moins marqué qu’au printemps, mais il arrive dans un contexte où les entreprises concernées le sont radicalement (fermeture administrative, absence de clients) et où ces dernières étaient déjà fragilisées par les mesures sanitaires en vigueur depuis mars. Le soutien coûte que coûte des pouvoirs publics devra rester la règle autant que nécessaire dans cette crise par nature très discriminante.

 


[Zoom] Baisse modérée de la mobilité suite aux nouvelles mesures sanitaires

Alors que les déplacements individuels avaient chuté de 70 à 80% fin mars, la reprise progressive de l’activité au mois de mai, puis le rebond économique de cet été s’illustraient concrètement par une reprise à des niveaux élevés de la mobilité. Seuls les transports en commun sont restés « durablement » moins utilisés.

Les mesures sanitaires prises depuis le mois d’octobre, pour contenir la reprise épidémique ont eu un effet sur les déplacements beaucoup plus mesuré que le confinement de mars. Les dernières mesures semblent avoir eu un impact sur les déplacements à pied, qui ont baissé de 20%, tandis que les déplacements en transport en commun ont baissé de 8% et ceux en voiture de 5% depuis leur entrée en vigueur le 26 novembre.


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