Luxembourg

Bientôt 600.000 habitants à déguster un « gebakene Fësch » ? Selon les nouvelles estimations du STATEC, le Luxembourg comptait 590.700 habitants au 1er janvier 2017. Une augmentation fulgurante (+14.400 sur un an), sous l’effet surtout d’une immigration nette de 9.400 personnes (arrivées – départs). A noter toutefois une légère décrue par rapport aux 10.000 à 11.000 immigrants « nets » enregistrés sans discontinuer au cours des 5 années précédentes. Simple trou d’air, ou amorce d’une inflexion plus structurelle? A vérifier. Au rythme actuel en tout cas, le Luxembourg à 600.000 habitants serait au rendez-vous pour la Schuerberfouer… Qui dit forte croissance de la population dit pression immobilière, à défaut d’une offre plus dynamique : sur un an et selon l’Observatoire de l’Habitat, le prix des logements aurait en moyenne augmenté de quelque 7,7% au dernier trimestre de 2016.

Le « momentum » luxembourgeois n’est pas que démographique : toujours selon le STATEC, l’emploi salarié se serait accru de 3,3% au 1er trimestre de 2017 par rapport à la même période de 2016 – ce qui a favorisé une diminution du nombre de demandeurs d’emploi de 5,3% sur un an (Adem), soit 866 chômeurs en moins. Comme au trimestre précédent, cette progression de 3,3% est la plus élevée depuis la fin 2008. Ce chiffre un peu « désincarné » de 3,3% signifie qu’en net (donc sans tenir compte des remplacements pour départs à la pension, au chômage, en invalidité, à l’étranger, etc.), le Luxembourg a créé 11.600 emplois salariés en une année. Soit quasiment l’emploi cumulé des trois principaux employeurs du pays – La Poste, les CFL et ArcelorMittal.

Le tout semble être contredit par la stagnation du PIB constatée au 1er trimestre de 2017, due à une décélération marquée du secteur financier. Prudence cependant : le Luxembourg est l’exemple même de l’économie (très) volatile. Une invitation à scruter de près les évolutions économiques nationales, en tout cas… Autre consolation : la stagnation d’un trimestre à l’autre (+0,1%) s’accompagne d’une progression de 3,3% sur un an.

Zone euro

Un certain vent d’optimisme continue de souffler en zone euro qui devrait croître à son rythme le plus rapide depuis 7 ans. La BCE a revu ses projections de croissance annuelle à la hausse, à 1,9 % en 2017 et 1,8 % en 2018, de même qu’Eurostat ses estimations de croissance du 1er trimestre, qui aurait été supérieure à celle des Etats-Unis (soit 2,4% contre 1,4% en rythme annualisé). L’Allemagne (+0,6%) et l’Espagne (+0,8%) mènent la danse. Et ce n’est pas le seul signe de l’embellie dans la péninsule ibérique. La population y a cru en 2016 pour la première fois depuis 2011, et le solde migratoire, notamment alimenté par le Venezuela, a été positif, (encore) une première en 8 ans. L’Union européenne, quant à elle, compte 1,5 millions d’habitants supplémentaires en 2016 également dus à l’immigration, ce qui porte le contingent européen à 512 millions d’habitants (soit 7% de la population mondiale).

Concernant le marché du travail, le taux de chômage dans la zone euro s’est stabilisé à 9,3% en mai, son taux le plus faible depuis mars 2009, contre 10,2% en mai 2016. De même, le taux de participation a progressé de 1,5 pp en 10 ans quand celui des Etats Unis a reculé de plus de 3 pp.

Alors que la Commission s’interroge sur la manière de parfaire l’UEM et que le Conseil Ecofin a adopté un plan pour abaisser le niveau de prêts toxiques détenus par les banques, l’Italie a, hors procédure de résolution unique européenne, déployé un plan de sauvetage de 17 milliards € pour deux banques vénitiennes, afin d’alléger le risque bancaire et Matteo Renzi, en campagne pour le parti démocrate, prône l’abandon du Pacte de stabilité et l’augmentation du déficit à 2,9% (contre 2,2% estimé cette année). Dans ce contexte, auquel s’ajoute la difficile gestion de l’afflux migratoire, la confiance des ménages transalpins recule depuis décembre 2016, plutôt à contrecourant de l’ambiance générale.

Au Portugal l’heure est aux festivités ? Outre que le pays pourrait cette année atteindre sa plus forte croissance en 10 ans (2,5%), dans sa déclaration de Sintra, Mario Draghi a laissé (sous)entendre que la BCE prenait acte de l’amélioration générale. Déclarant que « des forces reflationnistes étaient à l’œuvre », il a provoqué des fluctuations sur les marchés financiers qui ont réagi à l’idée d’un « éventuel » retour à la normale – bien qu’il n’ait pas manqué de prudence.

Monde

G19 ? Les membres du G20 ont qualifié l’accord de Paris d’ « irréversible », à l’exception des Etats Unis, qui sont parvenus à intégrer l’idée d’un usage « plus propre » des énergies fossiles, et réaffirmé leur engagement à lutter contre le protectionnisme tout en reconnaissant un droit à l’usage « d’instruments légitimes de défense commerciale ». Après le sommet, le Président turc a annoncé que l’Accord de Paris serait ratifié sous condition de compensations financières.

Sur le plan intérieur américain, les principales Trumponomics semblent se faire attendre. Au 1er trimestre 2017, le taux de croissance était en baisse pour le deuxième trimestre consécutif et le FMI a abaissé ses prévisions d’expansion à 2,1% pour 2017 et 2018. Pour autant, l’emploi demeure bien orienté. En juin, le taux de chômage, stabilisé à 4,4%, était en repli de 0,4 pp depuis janvier. Sur cette période, plus d’un million d’emplois non agricoles ont été créés, dont 222 000 en juin, notamment dans le secteur minier (+50 000 sur un an), de pair avec l’augmentation de la production minière, un secteur soutenu par l’administration Trump. Si ce dynamisme ne s’est pas accompagné d’une revitalisation des salaires, la Fed précise et poursuit sa normalisation avec l’annonce des prochaines étapes, dont la réduction de son bilan, sans en préciser le calendrier.

Progression en glissements annuels de l’emploi salarié et du PIB en volume au Luxembourg

Source: STATEC

La poursuite de l’amélioration sur le marché du travail espagnol

Incertitude sur la politique économique au niveau mondial et mesures des tensions géopolitiques

Sources : Haver, Federal Reserve Board et calculs des services de la BCE

Evolutions récentes dans le secteur minier aux Etats-Unis

Sources: FRED, Bureau of Labor Statistics

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