Le jeudi 4 octobre 2018, ING a organisé une soirée économique animée par Monsieur Marc Wagener, Directeur des Affaires Economiques de la Chambre de Commerce et Directeur en charge d’IDEA et par Monsieur Muriel Bouchet, Senior Economist IDEA. A travers deux interventions complémentaires, ils se sont penchés sur les conséquences et les limites de la croissance démographique sur le modèle socio-économique du Luxembourg.

Lors de sa présentation, Muriel Bouchet a mis l’accent sur la relation entre les régimes luxembourgeois de pension et le taux de croissance économique. Il a tout d’abord présenté la situation de pension de 4 « cas-types »  présentant des niveaux de revenus différents. Selon l’actuelle formule de calcul des pensions, le montant mensuel de leur retraite irait d’un peu plus de 1 800 euros à 7 000 euros environ. Le « taux de rendement des pensions » a ensuite été calculé, en tenant compte également des cotisations sociales de pension payées par ces 4 personnes « représentatives » au cours de leur carrière d’assurance. Il apparaît que ces taux de rendement se situent généralement à 7 % inflation comprise (2% par hypothèse) et à 5% inflation non comprise.

En conséquence, un taux de croissance du PIB de 5% en volume serait requis pour éviter une dérive des dépenses de pension par rapport au PIB. A défaut, une réforme des pensions devrait être mise en œuvre – par exemple la réforme présentée par IDEA dans le cadre de ses « Cahiers thématiques » et qui fera également l’objet d’une nouvelle Idée du mois vers la fin du mois d’octobre. Cette proposition repose notamment sur une recalibration des paramètres de l’actuelle législation (« Plan 50+1 »).

Une croissance de 5% l’an peut paraître souhaitable dans l’absolu, mais elle semble élevée à l’aune de la croissance enregistrée ces dernières années ou encore par rapport aux estimations de croissance potentielle de divers économistes. En outre, sur la base des projections démographiques actuelles (l’immigration nette notamment) une croissance continue de 5% par an irait de pair avec plus de 1,5 million de frontaliers en 2070 avec une hausse annuelle de 2% de la productivité, et même avec 5 millions de travailleurs non-résidents si d’aventure cette dernière stagnait. Ce qui illustre l’importance de la productivité pour la pérennité du modèle économique et social luxembourgeois.

Marc Wagener est, quant à lui, revenu sur le modèle luxembourgeois, caractérisé par une croissance extensive, en en pointant les limites: une économie linéaire qui postule l’abondance mais risque de s’essoufler face à une pénurie de ressources dont il conviendrait donc d’optimiser l’usage dans une optique de développement durable. Il a ensuite caractériser le possible modèle futur: celui d’une économie circulaire, à même de faire face à une situation de rareté, dans la lignée de la stratégie 2020 “pour une croissance intelligente, inclusive et durable”. Au Luxembourg, la stratégie “Third Industrial Revolution” s’est imposé comme un levier pour la croissance qualitative avec, au coeur de ce processus dynamique, l’intelligence collective.

Découvrez sans plus tarder les présentations respectives des deux orateurs en téléchargeant les PDF.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *