L’Association Luxembourgeoise des Etudiants en Médecine réagit à l’Idée du Mois sur une Luxembourg Medical School

Depuis 2013, l’idée d’une Medical School (MS) se fraye un chemin dans notre société. Dès le début, nous, l’ALEM (Association Luxembourgeoise des Etudiants en Médecine),  faisions partie du comité de pilotage et nous nous réjouissons de pouvoir compléter la synthèse vraiment réussie d’IDEA.

Notre organisation ne dispose pas des moyens nécessaires afin de juger la rentabilité d’une MS du point de vue économique. Bien sûr l’effet multiplicateur balançant entre 1,2 et 3,1 selon les études nous rend optimistes, prouvant la raison d’être du projet.

L’ALEM doit constater que de nombreux élèves, voulant commencer des études en médecine, font face à des systèmes étrangers de plus en plus restrictifs. Le manque de médecins force nos pays voisins à exclure de plus en plus nos propres futurs médecins des universités, vu le nombre limité de places disponibles. Chaque pays doit traiter ce problème pour sa propre population afin d’éviter une pénurie de médecins. La privatisation des universités se multiplie et nous pose problème, permettant à la fin seulement l’accès aux plus favorisés. Le Luxembourg doit garantir l’égalité des chances pour que chacun ait la possibilité de suivre des études en médecine.

Le projet présenté prend en considération de multiples facteurs. Les étudiants apprendraient leurs matières dans nos différentes langues courantes (allemand, français et anglais) et devraient même effectuer des stages cliniques obligatoires à l’étranger jusqu’à une durée totale de douze mois. Ainsi les connaissances des spécificités et de l’identité nationales resteraient protégées mais les étudiants connaitraient aussi des systèmes et idées étrangères.

Une LMS serait probablement le meilleur remède aux différents reproches faits par la Commission européenne quant à notre secteur biomédical. En effet, la Commission a récemment pointé un manque de développement du secteur des biotechnologies, un système médical d’une bonne qualité mais trop cher et finalement elle nous avertit d’un manque de 300.000 médecins d’ici à 2020[1] à l’échelle européenne.

L’ALEM veillera à l’intégration des étudiants dans nos hôpitaux, à la mise en place de statuts définissant les droits des étudiants en médecine et la fondation d’un observatoire de santé pour garantir une analyse professionnelle du développement du corps médical. Nous soulignons l’importance d’une initiation précoce des étudiants en médecine dans le domaine de la recherche médicale, afin de pouvoir profiter du succès des institutions de recherche établies (LIH, LNS, Uni.lu) et récentes (LCSB, IBBL). Comme les autorités politiques souhaitent atteindre le grade de l’excellence dans le domaine médical, une LMS est la voie à suivre au Grand-Duché. Le concept d’un bachelor en médecine seul ne suffira pas à ces fins et sera fermement rejeté par l’ALEM.

Le manque de relève luxembourgeoise force les hôpitaux à publier des offres d’emplois dans nos pays voisins qui font également face à une pénurie nécessitant de faire appel à des médecins étrangers. Un des buts d’une MS sera de garantir la relève de 50% du besoin annuel en médecins (ce serait 50 étudiants par année).

Le cursus académique développé par des étudiants pour des étudiants serait unique et très moderne, faisant du Luxembourg, de nouveau, un pays avant-gardiste. Croire que le Luxembourg ne serait pas capable de garantir une LMS de qualité, témoigne d’une méconnaissance des atouts du pays – réaction dont le Luxembourg a déjà été témoin lors de la fondation de l’Université du Luxembourg.


[1] Voir : http://pr.euractiv.com/pr/possible-shortage-two-million-health-care-workers-2020-eu-taking-action-prevent-impending-crisis

http://ec.europa.eu/health/workforce/docs/staff_working_doc_healthcare_workforce_en.pdf

http://www.aerztekammer.at/archiv1/-/asset_publisher/3yDY/content/id/4682060

L’afflux de demandeurs d’asile : pourquoi toujours parler de crise ?

Ces derniers mois, l’arrivée de nombreux demandeurs d’asile occupe les débats et génère des crispations, voire une paralysie politique en Europe. Le terme de « crise » revient régulièrement alors même que la prolongation du phénomène de migration rend l’usage de ce terme questionnable. Par ailleurs, parler de crise reflète un état d’esprit négatif, alors que nous souhaiterions que les dirigeants luxembourgeois et européens saisissent l’occasion pour traiter aussi certains défis domestiques existants. A l’échelle européenne et internationale aussi, une autre politique est possible, fondée sur les principes de respect de la dignité humaine et de la solidarité et sans se ruiner pour autant.

1. Les défis posés par l’intégration des réfugiés au Luxembourg

Si nous réfutons un discours négatif au profit d’une « can-do attitude », nous n’ignorons pour autant pas les défis auxquels le Luxembourg et ses partenaires européens sont confrontés.

Un premier sujet est le logement. Le Luxembourg souffre déjà d’une pénurie de logements et les prix exorbitants empêchent nombre de jeunes (et moins jeunes) de se loger en ville. La construction de « villages containers » est une solution de court-terme, mais à moyen et long-terme, il faudra réussir à offrir un logement permanent à ceux dont la demande d’asile aura été acceptée. Ce pourrait être l’occasion pour le gouvernement et les communes de mener une politique de l’offre : faciliter et stimuler la construction de logements, notamment sociaux, pour loger tant les réfugiés que les résidents luxembourgeois ayant des revenus modestes. Une partie de ces logements devraient être construits dans des zones suffisamment centrales, par exemple à proximité de Luxembourg-Ville, afin d’encourager la mixité sociale et l’intégration.

Un second sujet important est la scolarisation des enfants des demandeurs d’asile et des réfugiés, qui ne parlent généralement aucune des langues véhiculaires du Luxembourg. Des cours de langue et des classes d’intégration supplémentaires sont donc indispensables, ce qui requiert des ressources financières et des moyens humains supplémentaires à court terme. Des activités sportives ou culturelles contribuant à mixer autochtones et réfugiés seraient également les bienvenues. Cet investissement initial peut porter ses fruits à moyen et long-terme grâce à une intégration réussie.

Le troisième défi est celui de l’intégration au marché du travail. Il nous paraît important, tant au niveau national qu’européen, de faciliter l’accès au marché du travail, par exemple par une période d’attente (avant de pouvoir occuper un emploi) harmonisée dans l’UE n’excédant pas six mois. Il est en effet essentiel de donner aux réfugiés la possibilité d’éprouver le sentiment de dignité que procure le travail et de subvenir au moins partiellement à leurs propres besoins. Une meilleure reconnaissance des diplômes et qualifications acquis à l’étranger est également nécessaire. En cas de doute sur les compétences de certains réfugiés, des tests et des formations devraient être organisés.

Ces trois exemples illustrent la complexité d’une analyse économique de l’afflux de demandeurs d’asile : à court-terme, des dépenses publiques sont requises pour l’accueil et l’intégration des demandeurs d’asile, mais un retour sur investissement à moyen-terme peut être anticipé à condition de fournir maintenant les efforts nécessaires. La même observation vaut au niveau européen, ainsi qu’à l’échelle internationale, avec comme difficulté supplémentaire à la modélisation de l’impact économique le fait qu’il dépende de multiples facteurs (pays de transit vs. pays de destination, législation en matière d’accès au marché du travail, etc.).

2. Perspectives européennes et internationales

Le nombre de réfugiés entrés dans l’UE en 2015 représente 0,2% de sa population totale, ce qui est loin d’être ingérable, y compris économiquement. La Commission européenne, s’appuyant sur plusieurs études, considérait d’ailleurs dans ses prévisions économiques publiées à l’automne 2015 que l’afflux de réfugiés aurait un effet marginal sur la croissance, l’emploi et les finances publiques.

Plutôt que le nombre de réfugiés, ce sont les divisions intra-européennes et l’insuffisante coordination qui constituent un problème inquiétant. La crise actuelle révèle des idées et conceptions différentes de l’UE et trahit une résurgence du nationalisme. Le régime d’asile européen commun, censé introduire des standards uniformes pour un traitement équitable des demandes d’asile, demeure très insuffisamment appliqué – en témoignent les nombreuses procédures d’infraction lancées par la Commission Européenne. Nous réclamons donc notamment (i) une mise en œuvre complète et accélérée du plan de relocalisation des réfugiés dans l’UE, (ii) la suppression de la disposition du règlement Dublin III selon laquelle le premier Etat membre d’entrée est responsable pour examiner la demande d’asile et son remplacement par un système de « quotas », et (iii) un soutien administratif accru aux Etats membres en difficulté et, si nécessaire, la constitution d’un organe européen qui pourrait étudier des demandes d’asile, ainsi qu’un véritable corps de gardes-frontières européens.

C’est en collaborant activement à une solution commune que les Etats membres parviendront à trouver une solution humainement acceptable et financièrement supportable. Créer une « forteresse Europe » en multipliant les murs externes et internes aurait un coût élevé : patrouilles aux frontières, freins à la libre circulation des marchandises, risques pour l’emploi des travailleurs frontaliers et les coûts d’une politique répressive. La fin de l’espace Schengen coûterait des milliards d’euros. Le Parlement des Jeunes regrette également la mise en place trop lente des hotspots et observe que la politique de retour semble inefficace pour l’instant. Nous appelons la Commission Européenne et les Etats membres à (i) mieux contrôler le respect du cadre légal de l’espace Schengen et (ii) créer des points d’entrée spécifiques allant plus loin que seuls quelques hotspots.

Par ailleurs, créer des « routes officielles » vers l’UE pour les demandeurs d’asile serait une méthode efficace pour lutter contre les passeurs et rendre le chemin vers l’UE moins dangereux sans explosion des coûts puisque les investissements humains et matériels pourraient se concentrer sur ces routes. Les pays de transit pourraient déjà enregistrer et identifier des demandeurs d’asile. En outre, accroître les options légales pour que les demandeurs d’asile puissent rejoindre l’Europe (visa économique pour ceux qui ont des compétences particulières, visa humanitaire pour l’espace Schengen) réduirait la pression migratoire en Grèce et dans les Balkans. Enfin, nous sommes également favorables à la mise en place d’une politique de réinstallation de réfugiés vulnérables directement depuis les pays voisins de la Syrie.

Enfin, soulignons que les pays voisins de la Syrie – en particulier le Liban, la Jordanie et la Turquie – font face à des défis politiques, économiques et sociaux bien supérieurs ! Le Parlement des Jeunes regrette le soutien encore insuffisant aux pays concernés et aux organisations internationales, et espère que les promesses de financement faites à Londres début février 2016 seront suivies d’effet. Un soutien matériel est essentiel pour financer des infrastructures de base et l’accès à l’éducation pour les enfants. Mais il nous paraît évident qu’accroître et améliorer la capacité d’accueil dans les pays tiers est un complément et non un substitut aux devoirs des Etats membres.

En guise de conclusion, rappelons que l’asile n’est pas un luxe mais un droit. Ce n’est pas le cœur léger que les demandeurs d’asile quittent leurs pays et souvent leurs familles. Leur afflux en Europe a un coût mais offre aussi de multiples opportunités,. Le problème n’est donc pas l’afflux de demandeurs d’asile mais l’incapacité des Etats membres à gérer collectivement ce phénomène. Si les dirigeants européens ne se réveillent pas, les coûts de la division et d’une intégration ratée pourraient rapidement devenir exponentiels.

Le Bureau Exécutif du Parlement des Jeunes

Idée du mois n°11 – Une “medical school” au Luxembourg?

La création d’une « medical school » (MS) au Luxembourg défraie la chronique depuis quelques années déjà. En termes non techniques, une « medical school » est une version « allégée » d’une faculté de médecine à part entière. Moins onéreux, ce format « réduit » pourrait néanmoins induire des retombées favorables sur l’ensemble de l’économie luxembourgeoise, la santé n’étant de toute évidence pas seulement une contrainte budgétaire, mais également une niche de diversification prometteuse, un garant du bien-être et un moteur d’innovation et d’emploi.

L’ « Idée du mois » vise à débroussailler le terrain, tout d’abord en présentant le concept de MS ainsi que le projet de l’Université du Luxembourg en la matière, puis en passant en revue quelques expériences étrangères raisonnablement comparables – en insistant non seulement sur les coûts, mais également sur les effets d’entraînement socio-économiques potentiels.

Ces expériences (le cluster médical de Lübeck, l’Université de Leyde, la MS Oldenburg-Groningen) mettent en exergue un apport potentiellement très porteur d’une MS en termes économiques, entrepreneuriaux, de recherche et de qualité des soins ou encore de réputation. En ce qui concerne les retombées économiques d’une MS, divers effets directs (dépenses courantes et en capital de l’Etat, des universités ou d’autres acteurs) ou de ricochet (découlant des dépenses directes : incidence des dépenses des étudiants, du personnel ; impact sur la réputation, l’innovation, la culture, le tourisme) sont à noter. Ces diverses expériences étrangères suggèrent qu’un euro de dépense directe en faveur d’une MS donne lieu à 2 à 3 euros de valeur ajoutée additionnelle. Avec à la clef de substantiels effets d’entraînement sur l’emploi et les recettes publiques – ce qui réduit au passage considérablement le coût net, pour la collectivité, du lancement d’une institution du type medical school.

Ces retombées se matérialisent notamment sous la forme d’une diversification accrue et de la constitution de clusters d’activité reposant principalement sur de petites et moyennes entreprises innovantes.

Enfin, les MS étrangères étudiées mettent en relief une incidence favorable sur la santé et la recherche, comme l’indique également la citation suivante de l’Association américaine des medical schools qui souligne l’existence d’un fort effet de levier d’une MS en termes de recherche :

« The economic impact resulting from commercial application and cost-savings to society from medical progress is many times higher than operational impacts […]. Previous studies by […] suggest that these additional measures (outputs) may be as high as seven times greater than operational impacts (inputs). »

La situation du Luxembourg est spécifique à de nombreux égards – on notera notamment la petite taille de la MS envisagée avec environ 300 étudiants en vitesse de croisière – et diverses retombées assez immatérielles et sociétales sont fort difficiles à appréhender. Le projet de MS « à la luxembourgeoise » mérite cependant un examen approfondi, dans le genre « coûts/avantages » mais d’une portée assez large, intégrant non seulement des indicateurs économiques et budgétaires, mais également les retombées plus qualitatives en termes de santé, de « patrimoine intellectuel », d’attractivité du Luxembourg pour les chercheurs, sans oublier le nation branding ou encore la redynamisation de la formation des médecins dans un contexte de besoins croissants – du fait, notamment, du vieillissement démographique.

On notera également la convergence évidente entre une MS « à la luxembourgeoise » et la stratégie de diversification économique de nos autorités, qui repose notamment sur un important pilier biomédical. Ce dernier est toutefois encore assez balbutiant, comme le révèle une récente analyse des services de la Commission européenne. La présence d’une MS pourrait constituer un atout majeur pour les entreprises actives dans le domaine biomédical, y compris les start-up, en contribuant à créer comme à Lübeck, Leyde ou Oldenburg-Groningen, un « écosystème » porteur exploitant les synergies entre l’économie, la santé, la formation et la recherche. Dans un scénario idéal, une medical school deviendrait une pièce maîtresse d’un cluster de la santé étendu et performant, fer de lance du redéploiement économique et reposant sur un tissu de PME performantes (secteur IT, gestion des données médicales et de leur sécurité, biotechnologie et biomédecine, etc.).

Il importe cependant de souligner l’importance de mesures d’accompagnement telles que l’amélioration de l’environnement général du biotech ou de l’industrie des équipements médicaux. Il convient aussi de veiller attentivement à la qualification des acteurs de l’univers de la santé, d’où l’importance d’un cadre général attractif incitant des spécialistes étrangers à s’établir ou du moins à pratiquer au Luxembourg, d’où l’intérêt également d’infrastructures performantes facilitant la transmission de connaissances – notamment au sein des hôpitaux. A noter enfin la nécessité d’un système de santé plus souple et plus ouvert aux évolutions et innovations extérieures – émanant tant de l’étranger que des autres acteurs (au sens large) de la santé. Une plus grande place étant accordée aux soins ambulatoires, qui sont essentiels pour une meilleure connaissance de la gériatrie (discipline de plus en plus névralgique en raison du contexte démographique à moyen terme).

Par ailleurs, comme le montre l’exemple transfrontalier de la « European Medical School Oldenburg – Groningen », la dimension « coopération internationale » doit occuper une large place dans l’évaluation et la mise en oeuvre du projet – cette dimension est essentielle compte tenu de la forte imbrication « naturelle » entre le Luxembourg et les régions environnantes au coeur de la Grande Région. C’est à cette condition que la MS sera un « pont vers l’extérieur », à rebours de toute tentation de repli national.

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For a grassroots entrepreneurial Luxembourg

Several weeks ago, Marc Wagener was the host for a Brazilian Professor who gave an excellent comparison analysis of the European and US economies making the point that Europe (and Luxembourg) is in a less advantageous and less competitive situation as compared the US in a range of key indicators. In the discussion which followed, I made the statement that Luxembourg was not an entrepreneurial business environment. Marc promptly called me out on this and offered me the space to clarify/amplify my statement. Here goes.

By way of disclaimers, I first would like to make two points. First, having lived in Luxembourg for 24 years, I have come to love this country as my second home and would not have stayed so long if I did not really like it here. Likewise, in my capacity as Chairman of the American Chamber of Commerce, I am a very strong advocate for convincing foreign companies that Luxembourg is the best place in Europe for international companies to set up their European headquarters. So clearly I am a big believer and supporter of Luxembourg. Second, Luxembourg historically has been successful at finding and developing business niches. You have only to look at the history of the Arbed / Arcelor Steel firm, RTL, SES, the financial sector and the new initiatives for developing Luxembourg-based IT to see that the government is a prime driver and contributor to the success of all of these initiatives. One could call this “governmental entrepreneurship” and give the government praise for all they have done and the success they have achieved, attracting and developing new private business activities to Luxembourg by laying the relevant policy foundations. I would agree.

But when I was talking about entrepreneurship, I was referring to bottom up, generalized, grassroots entrepreneurship, not top-down government driven initiatives… I was talking about establishing and growing small enterprises across-the-board, in all sectors…encouraging people with ideas to make them into companies that work. And this is the area where I find the Luxembourg that I love, lacking. Several factors contribute to this:

It is widely said that the goal of the majority of Luxembourg students and their parents is to arrange to have a job working for the government or in the educational system: good pay, very comfortable working conditions, nice vacations…a job for life.. Ask these same young people if they want to become owners of their own businesses, if they have a passion to become entrepreneurs…and the numbers considerably thin. So this is my first indication that we have a risk adverse environment and do not encourage entrepreneurship successfully. This attitude needs to change.

Indeed, we seem to have a school environment that does not teach the skills and attitude to become entrepreneurs. The Luxembourg schools still predominantly focus on learning (take that as memorizing) facts, even though a secondary education reform is in the pipeline. Alternatively, the International School and St Georges, focus on teaching their students to think, to know how to find and use information. If you make a comparison of the university graduation success of students from these two private schools with the university attendance success of the general population, you will find a much higher drop out rate for the Luxembourg public school graduates. Since general IQ scores for Luxembourg public school university attendees are obviously comparable to those for the attendees of the private schools who go on to university, it is reasonable to wonder if one mitigating factor is the education approach…

But becoming successful as an entrepreneur is also about the environment where your idea will turn into a company. In Singapore and Hong Kong it takes merely a few hours to set up a company, get a VAT number, and costs less than 1,000 euro… and do all of the paperwork on line! You literally can decide to become an entrepreneur in the morning and be able to earn money in the evening. In Luxembourg, it usually takes months and costs thousands of Euro. To speed up this process, AMCHAM has been advocating for two years the idea originally proposed by the Luxembourg Chamber of Commerce for the legal provision to have what we in AMCHAM would call a 111 company…to allow ONE person, in ONE day, to set up a micro company for a cost of ONE euro ( thanks to Pedro Castillo, the AMCHAM Entrepreneur/Small Business Committee Vice Chairman, for coining this title!). Despite the governments promise to allow this to happen via the mechanism of the Simplified SARL, still, after two years we continue to do things the old way which discourages entrepreneurship. I would argue that this is over-regulation constitutes an environment which discourages entrepreneurial activities. And the relevant draft legislation (n°6777) has been deposited more than a year ago…

Another factor is the process of getting permission to even start a company. In addition to a minimum of 12,400 euro in capital requirements and the costs of Notary and other specialist fees… and a processing time which takes months, the mechanism in place also places heavy emphasis on having appropriately approved academic credentials as a precondition for approval to commence a business activity. This reality discriminates against those who have earned their academic credentials outside of Luxembourg or have learned by non-traditional means…like Steve Jobs did when he and Steve Wozniak started Apple in a garage in California. Literally they would have faced much more daunting and considerably higher barriers to start their company in Luxembourg. Likewise, would the college student founders of Facebook have been considered academically qualified to open their business in Luxembourg?.

I take these examples also demonstrate an environment that is over regulated, outdated and discourages entrepreneurism.

Likewise, the labor laws in Luxembourg are focused toward big companies and lack the flexibility required for startups.

Taxes are an issue as well. While Luxembourg has lower taxes than the surrounding countries of Benelux, France and Germany, we do not have the lowest European taxes at all.  Luxembourg doesn’t even show up in the top 5 in low tax rates in EU: https://en.wikipedia.org/wiki/Tax_rates_of_Europe  – Check out Hungary, Estonia, Latvia, Ireland and Cyprus for starters.  Luxembourg corporate and payroll taxes are higher than many (most) countries in Europe. We think of Luxembourg as “low taxes” because of the “magical fairyland” that some of the big boys are said to enjoy and the propaganda that the international press bombards us with saying that we live in a tax haven, but Luxembourg is not a tax haven at all for all the small and medium-sized business entrepreneurs.

Combine these administrative barriers/burdens with limited venture capital funding, a high cost for employees, high cost of living and high cost of office accommodations and Luxembourg can indeed become a difficult environment for entrepreneurs.

Still, Luxembourg has so much going for it to make it the perfect place for international companies seeking to develop business in Europe: perfect location in the heart of Europe, a business friendly government, a well educated multilingual and multi cultural work force, a numerically large and enthusiastic foreign population… it is a shame it is not likewise the perfect place in Europe to start a company. If we believe the future lies in growing our own success stories, our own national business champions… then we must make an easier path to encourage entrepreneurs to establish and grow their businesses in the Grand Duchy.

If we are serious about developing a strong entrepreneurial environment, we should replicate or even improve on the best of what our European and global competitors are already doing. It’s time for Luxembourg to wake up and play the tax game like the “big boys” in Europe (andelsewhere)… as well as fix the entrepreneur situation.  In addition to addressing the issues already raised, a further good start would be to implement similar incentives for investment as those in other countries like the UK – and if there are complaints in Brussels, Luxembourg should step up and demand that the other countries who started the incentives change their policies first. Equal treatment of all EU member states, in short. Luxembourg should become a tax-harmonization country, adopting the most attractive rates of any fellow EU member and adjusting rates only when they adjust theirs first…and then do the same…or better.

There are some very interesting programs which our fellow European countries follow that Luxembourg should copy.  For example, investment in a UK based FinTech startup qualifies for 50% tax rebate, up to 50K GBP.  So you can invest 100K and get a 50K deduction on your tax return, protecting 50% of your investment in the same year it was made!  In certain cases in the UK (QI) this can be up to 500K on 1 million in investment!

AMCHAM will offer a program in several months to propose additional measures to promote this grass-roots, bottom up entrepreneurship that we think Luxembourg needs.
AMCHAM proudly promotes Luxembourg as the best place in Europe for Established International companies to set up and run their European subsidiaries.   Let’s put the mechanisms and changes in place so we can with equal pride say that Luxembourg is the best place in Europe for entrepreneurs (both homegrown and expat) to found and grow a company!

Turbulences sur les marchés financiers : faut-il (commencer à) avoir peur? (2/2)

Marquées par la plongée des bourses, déprimées par l’abysse dans lequel s’enfoncent les prix du pétrole, malgré quelques soubresauts, les semaines se suivent et se ressemblent. Si les turbulences sont inhérentes aux marchés financiers, elles deviennent sources d’inquiétude lorsqu’elles reflètent des troubles diffus et généralisés de l’ordre et de la confiance à l’échelle mondiale… Et le G20, réuni vendredi et samedi, n’a pas accouché de solutions miracles. Les menaces qui planent sur la croissance ne manquent donc pas. Aperçu non exhaustif. Pour se faire peur. Mais pas trop non plus…

Les interrogations persistantes sur la vigueur de l’économie chinoise, qui, en 2015, a affiché son plus « faible » taux de croissance depuis 1990 avec 6,9%, grèvent le moral de la planète entière. La chute des cours se poursuit dans un contexte de perte de valeur du yuan face au dollar. Et la décision de la Banque centrale chinoise (PBOC) d’abaisser le taux de référence de la devise, à son plus bas niveau depuis un mois, n’est pas de nature à rassurer… Elle contredit les déclarations, en marge du G20, de son gouverneur, Zhou Xiaochuan, selon qui il n’y avait pas de fondement pour une baisse de valeur persistante du renminbi. Les autorités multiplient les mesures pour contenir les dérapages monétaires et boursiers mais, si le droit de cession des titres peut, par exemple, être limité[1], l’état d’esprit des acteurs économiques, lui, ne se décrète pas… Au-delà de sous-jacents en berne, l’une des menaces qui plane sur la santé chinoise est peut être le pessimisme[2] latent contre lequel l’autorité n’est pas un rempart. Le Gouvernement devra se montrer malin…

Outre la Chine, l’or noir fait figure de trublion de la reprise mondiale. On pensait avoir touché le fond en le découvrant, puis on a trouvé le schiste, mais, finalement, on creuse encore le trou. Et les fonds souverains des pays producteurs de pétrole, devenus les poules aux œufs d’or de l’investissement public[3], goulument gavées par des prix bien dodus, pourraient crier famine. L’effondrement des cours pose la question des futures recettes et missions de ces instruments de gestion de la rente des hydrocarbures. S’ils devaient répondre aux revendications sociales croissantes dans les pays producteurs, ils fond-raient… Lentement mais sûrement[4]. Or les perspectives sont plutôt noires. Si le ministre saoudien du pétrole, Ali al Naïmi, s’est dit confiant sur le succès de l’accord[5] prévoyant un gel de la production pétrolière aux niveaux du mois de janvier, il a immédiatement douché les espoirs des plus optimistes : une réduction de la production n’aura pas lieu. Alors, « déclaration de guerre énergétique » aux Américains et à leur pétrole de schiste, dit moins rentable à ces niveaux de prix ? Il s’en est défendu. En revanche, les incertitudes planent sur la stratégie iranienne : avec la levée des sanctions internationales, l’Iran compte bien imposer son tempo dans le concert des nations productrices. Si les fluctuations des cours du pétrole ne sont pas insolubles en elles-mêmes, les rivalités géopolitiques dont elles sont, en partie, le reflet pourrait l’être… « Stabiliser le marché », « faire remonter les cours » : les réponses seront sans doute (géo)politiques ou ne seront pas.

Pour autant, si ces menaces, quotidiennement martelées, sont notoires, elles ne doivent pas en occulter d’autres…

OCDE et FMI ont tiré la sonnette d’alarme : faute de bois, le feu s’éteint. Comment raviver la flamme d’une croissance mondiale qui pourrait se tarir ? En dynamisant l’offre… et la demande ! Dans une note préparatoire au G20, le FMI a ainsi appelé à des politiques budgétaires de court terme, favorables à l’investissement, « là où il existe des marges de manœuvre ». Des organisations internationales incitant ainsi à la dépense publique : inquiétant volte-face ?

Sur le plan monétaire, si les Banques centrales européenne ou japonaise[6] affichent des objectifs louables pour justifier de politiques (très)accomodantes, il est nécessaire de s’interroger sur leurs limites dans un contexte où l’effondrement des prix du pétrole enlise les anticipations d’inflation et affaiblit consécutivement la crédibilité des banquiers centraux. Il en va ainsi de la BoJ dont la politique monétaire accommodante, pourtant l’un des piliers des Abenomics, ne parvient pas à doper l’inflation, retombée à 0 en janvier après deux mois de croissance modeste. Pour Jean-Marc VITTORI[7], les « taux [d’intérêt]négatifs constituent la meilleure preuve que la crise est loin d’être finie »[8]. Et que le surendettement se normalise. Ces taux bénéficient, entre autres, aux Etats endettés (empruntons, empruntons), qui voient le poids des intérêts payés sur leur dette se réduire. Vertueux. Inversement, ils tendent à miner la rentabilité des institutions financières. Plus généralement, ces taux négatifs contribuent à alimenter la morosité ambiante, renforçant un sentiment d’impuissance générale. Alors, les politiques monétaires « de la dernière chance », ultime fuel du moteur de la croissance mondiale ? Sombre perspective.

Pour conclure, n’oubliez pas que “tout est bruit pour qui a peur” – Sophocle, Antigone.


[1]Une mesure prise en janvier 2016, après l’emballement des marchés, prévoyait que les actionnaires détenteurs de plus de 5 % des titres d’une entreprise ne pouvaient pas vendre leurs actions et ce, pour trois mois.

[2]Selon les dernières perspectives de l’OCDE, après s’être établi à 8,7% en 2015, le taux de croissance de la demande intérieure serait de 6,9% en 2016 et de 6,4% en 2017.

[3] Selon le SWFI le montant de leurs actifs est passé de moins de 3 milliards de dollars en juin 2001 à plus de 7 milliards aujourd’hui.

[4] Si les réserves importantes accumulées mettent les Etats producteurs du Golfe à l’abri du besoin pour un certain temps, leurs déficits se creusent (39 milliards de dollars en 2015 en Arabie Saoudite selon le FMI). Pour d’autres, comme la Russie, le Nigeria ou le Venezuela,cette chute a nécessité de puiser dans les réserves pour faire face aux conséquences économiques et sociales. Source : https://www.ifri.org/sites/default/files/atoms/files/note_mca_ifri-ocppc_fr.pdf

[5]Suivant un pacte conclu entre l’Arabie Saoudite, la Russie, le Venezuela et le Qatar

[6]En juin 2014, la BCE a amorcé sa politique de taux négatifs puis confirmée, notamment le 3 décembre avec l’annonce de nouvelles mesures d’assouplissement quantitatif. Le 29 janvier, la BoJ a pris la décision inédite d’introduire un taux d’intérêt négatif. De même, le 17 février dernier, la Riksbank, banque centrale de Suède, a abaissé son taux de -0,35 % à -0,5 %.

[7]Il est éditorialiste au quotidien français les Echos. Source:http://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/021715112171-dans-le-monde-etrange-des-taux-dinteret-negatifs-1202035.php

[8]Avec des taux d’intérêt négatifs les banques voient, par exemple, leurs dépôts auprès de la BCE non pas rémunérés, mais amputés, à hauteur d’un taux d’intérêt annuel de -0,3%.