« … Quand cessera-t-on de désorienter les élèves ? » « Comment l’orientation bloque la mixité ? » «  L’orientation accentue les inégalités sociales » … » Education aux choix… »

Bien des articles évoquent ce sujet complexe, et pourtant nécessaire à solutionner.

Des groupes de toutes sortes frappent à la porte de l’Ecole, et imaginent une adéquation entre l’emploi disponible, et la formation distribuée. Est-ce aussi simple ? Sait-on quels métiers seront offerts dans cinq ans, dans dix ans ? L’entreprise de production ou de services, sera-t-elle encore sur le territoire demain ? L’instabilité manifeste de notre système économique ne facilite guère les prévisions en matière d’emplois.

L’Ecole doit-elle pour cela rester en retrait ? L’Ecole n’a-t-elle pas un rôle propédeutique essentiel ?

Cette Ecole pourrait-elle préparer au mieux les élèves ? Si c’est le cas à quelles conditions ?

  1. Un programme pour apprendre à trouver sa voie.

Ce domaine a fait l’objet de nombreuses et fructueuses expérimentations depuis une vingtaine d’années. La trame de cet enseignement, dispensé de 10 ans à 18 ans, car c’en est un , peut s’articuler en quatre domaines :

  • Connaissance de soi
  • Connaissance de l’environnement économique et des métiers
  • Connaissance des systèmes de formation
  • Acquisition de démarches facilitant l’élaboration d’un projet

Chacun de ces domaines demande un investissement de toute la communauté éducative, les élèves en premier. Accueillir un artisan dans une classe, cela demande une préparation en matière d’attitude, de prise de parole, de questions, de rédaction de conclusions. Aller visiter une entreprise, cela nécessite un courrier, des appels téléphoniques, une application de consignes de sécurité lors de la visite, et, bien sûr, un questionnement et une synthèse. Tout cela revient au fonctionnement quotidien d’une classe, d’un établissement, à une démarche concertée de tout projet pédagogique.

  1. Qui donc doit le mettre en œuvre ?

Chaque élève des années primaires, et des cycles secondaires, doit s’impliquer dans cette préparation à l’orientation. Faut-il faire appel à des services extérieurs à l’Ecole ? Certains pays ont choisi cette voie, je crois pour ma part que ce doit être un élément de la formation du citoyen, donc il s’agit bien d’une politique publique. Les ressources existent dans chaque établissement, il faut les faire apparaître, et assurer la formation, et le partage du travail.

L’école fondamentale peut sans difficulté notoire visiter les commerces locaux, faire intervenir les artisans de la commune, du quartier. C’est donc l’instituteur-trice qui assurera la découverte des domaines cités plus haut. Quant au lycée, un des professeurs de l’équipe enseignante, aura cet enseignement en charge. D’une heure chaque quinzaine, à une heure chaque semaine à évoquer son avenir propre, ne semble pas une énorme charge à assurer dans le système éducatif.

Une exigence apparaît pour réussir un jour cet enseignement essentiel pour l’avenir : chaque intervenant/enseignant se doit d’avoir réalisé un stage en entreprise. Si en formation initiale des enseignants, il est essentiel de mettre en œuvre ce mois de découverte d’une entreprise, il faudra assurer une forme de rattrapage pour les personnels en fonction. Quant aux quatre domaines évoqués au point 1, cela s’enseigne, c’est le rôle de la formation continue des personnels, en liaison avec les services du SPOS des établissements.

  1. Quels changements pourraient être amenés ?

Le Grand-duché a choisi de placer les élèves dès la fin de l’Ecole fondamentale en lycée général ou technique. Le travail engagé en matière d’orientation permettrait de différer cette orientation subie, de laisser découvrir progressivement un sens à la formation scolaire.

Assurer personnellement son orientation, choisir une voie à l’âge de quinze ans, cela semble plus pertinent que « trier à onze ou douze ans ».

Toutes les visites, les contacts de toutes sortes, tout cela mènerait à un rapprochement essentiel entre l’Ecole et le monde du travail.

2 thoughts on “Et si l’on réfléchissait sérieusement à la problématique de l’orientation ?

  1. A mon humble avis de pédagogue ayant cheminé tout au long de sa carrière dans le privé :
    -1- un stage d’un mois en entreprise est bien insuffisant. Ne fût-ce que pour permettre à l’enseignant de s’apercevoir et de comprendre qu’il y a une toute autre mentalité dans l’entreprise (et s’il n’y en avait qu’une seule, ce serait simple mais la culture d’entreprise dépend aussi de l’origine de la maison-mère, etc … le sujet est complexe).
    -2- l’orientation à 15 ans est plus sage, et permettrait moins de gâchis.
    -3- il manque alors le travail de développement personnel que le pédagogue devrait effectuer sur lui-même, vis-à-vis de lui-même … avant de conseiller, il est bon de se connaître soi-même.

    Pour combler les points 1 et 3, faciliter (autrement qu’actuellement!) l’accès à la position d’enseignant à des diplômés pour l’enseignement et avec une expérience dans le privé permettrait également de changer les positions mentales.

    Dans l’ensemble, la réflexion est intéressante et doit encore être poussée plus loin.

  2. Ne soyez pas “humble”, je crois vos trois propositions intéressantes…mais qui va oser avancer dans cette direction? Bien à vous JPG

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