Tout ce que vous voulez savoir sur l’investissement à portée de main

Aujourd’hui, il est de plus en plus important que les gens prennent la responsabilité d’assurer eux-mêmes leur sécurité financière à long terme. Une façon avérée pour ce faire est d’investir, que ce soit de manière directe ou indirecte via des fonds d’investissement et d’autres produits de placement.

Toutefois, comprendre le monde financier et celui de l’investissement peut s’avérer parfois difficile. L’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement (ALFI) est consciente de ce défi et place l’éducation financière parmi ses missions majeures. Depuis quelques années, l’ALFI a mis en place plusieurs initiatives éducatives afin de vulgariser le jargon du secteur des fonds d’investissement auprès du grand public. Récemment, l’association a lancé une nouvelle plateforme d’éducation financière www.understandinginvesting.org pour permettre aux gens de comprendre l’investissement : pourquoi ils devraient investir, quels sont les différents types d’investissement, quels risques y sont associés et comment ils peuvent planifier leurs investissements. La plateforme offre d’abord un aperçu des concepts et principes fondamentaux que chacun devrait connaître avant d’investir. Elle répond ensuite à une série de questions que tout un chacun devrait se poser avant de prendre des décisions d’investissement, et explique également les rôles et fonctions d’un conseiller en investissement. Elle aide l’internaute à découvrir à quel type d’investisseur il correspond, donne un aperçu des différents styles d’investissement et explique comment les fonds d’investissement sont structurés et réglementés.

Par ailleurs, les informations mises à disposition des utilisateurs sur ce site sont complétées par des podcasts animés intitulés Basics of Investing. Les premiers podcasts publiés en 2014 traitent en langue anglaise des sujets comme How does a UCITS fund work? How can UCITS funds protect investors? et Should I save or invest? En complément de cette série initiale, l’ALFI a récemment publié sept autres podcasts qui illustrent entre autres comment un investisseur – qu’il soit étudiant, jeune professionnel, adulte ou retraité – peut adapter au mieux ses investissements à sa situation personnelle spécifique. D’autres contributions parlent des différents coûts que génèrent les investissements et de la grande diversité de facteurs qui déterminent si un investissement finit par être un succès ou non.

Les fonds d’investissement constituent un lien important entre l’épargne des investisseurs et les parties de l’économie qui ont besoin de capital pour favoriser la croissance. Ils mettent également à la disposition des épargnants toute une gamme de solutions qui répondent à leurs besoins financiers spécifiques. Les fonds aident à résoudre les enjeux à long terme des pensions de retraite et du financement de l’innovation et des infrastructures. De façon croissante, les fonds d’investissement sont aussi utilisés pour réaliser un impact social.

Pour aider les citoyens à comprendre ces opportunités, les décideurs publics et privés devraient les encourager à assumer la responsabilité de leurs choix en matière d’épargne, en réfléchissant à leurs projets à long terme et à leurs besoins pour la retraite, mais aussi à la meilleure manière d’investir dans un monde meilleur pour leurs enfants.

Malgré l’importance de ce sujet, il n’existe pas aujourd’hui une vraie stratégie nationale en matière de l’éducation financière et cette dernière ne figure pas non plus dans le curriculum scolaire. L’ALFI, ensemble avec d’autres acteurs publics et de la place, contribue activement à l’élaboration d’une stratégie nationale en matière d’éducation financière.

La troisième révolution industrielle : Bientôt le « new normal » ?

Toutes les révolutions industrielles ont un point commun, l’innovation. Elle entraîne une transformation profonde des modes de production des entreprises et touche également à tous les aspects de la vie quotidienne. Aujourd’hui, le Luxembourg se trouve au cœur d’une nouvelle révolution. Une qui est définie par le couplage des technologies d’information et de communication et des énergies renouvelables, dont leur essor devrait continuer à influencer notre environnement socio-économique.

De la théorie des cycles…

            L’intensité des activités économiques peut connaître des variations irrégulières. De manière plus ou moins fréquente, on peut observer des phases d’expansion voire de ralentissement de l’activité économique. Un va-et-vient qui a incité par le passé un bon nombre d’économistes à s’intéresser à la question des forces faisant fluctuer l’économie d’une telle manière. Les théories portant sur les cycles économiques les plus répandues émanent de Kitchin, Juglar ou encore Kondratiev, qui se différencient notamment selon leur durée. Le cycle dit « Kitchin », provoqué principalement par des variations de stocks, couvre habituellement des cycles mineurs de 3 à 4 ans, tandis que le cycle dit « Juglar » couvre une période d’environ de 10 ans, suscité principalement par des oscillations des investissements en capital fixe. La thèse de Kondratiev s’oriente plus loin dans l’avenir. Elle couvre en général une période de 50 ans et consiste à remplacer et augmenter, périodiquement, « des fonds de capitaux de base, les grandes infrastructures, dont la production demande un long processus et des investissements exceptionnels »[1]. Le remplacement des grandes infrastructures permet de revitaliser l’activité économique, mais une fois celles–ci renouvelées, l’économie tend à ralentir de nouveau.

… à la « création destructrice »…

            C’est Schumpeter qui a fait remarquer que les longs cycles proposés par Kondratiev vont en fait de pair avec les grandes vagues d’innovation des deux derniers siècles. Ses fondements théoriques mettent désormais le progrès technique au centre du cycle long. Selon lui, c’est l’innovation qui induit un « changement historique et irréversible dans la manière de faire les choses [2]», permettant ainsi aux acteurs économiques d’adapter de nouvelles techniques de production et d’écarter les structures vieillissantes. Ce changement s’applique non seulement à l’économie, mais touche également à tous les aspects de la vie quotidienne. Des modes de production et de consommation en métamorphose, accompagnés par des pratiques d’échange et de communication en mutation forgent de nouvelles habitudes souvent difficilement réversibles. Parallèlement, il ne faut pas négliger l’impact sociétal d’une telle rupture. Souvent, une réaffectation de la main-d’œuvre s’ensuit et si elle est inadéquatement gérée, elle pourra se manifester par une inadéquation croissante entre l’offre et la demande sur le marché du travail.

… et vers une 3ème révolution industrielle ?

            De nos jours, on peut observer une tendance similaire. Selon Jeremy Rifkin, un acteur pratiquement « incontournable » de la prospective mondiale, nos économies (développées) se trouvent devant un croisement décisif et elles devraient s’apprêter à entamer la transition vers un nouveau modèle économique, caractérisé, pour utiliser ses mots, par une économie plus créative, plus efficace en ressources, plus responsable et plus collaborative. Il dénomme cette transition la « troisième révolution industrielle » qui, à l’instar des « révolutions industrielles » précédentes, devrait offrir l’opportunité de changer le cadre socio-économique dans son ensemble. Car chaque révolution s’est basée sur un jeu de conditions-clefs aptes à transformer de manière significative l’environnement socio-économique.

La première révolution industrielle, à partir de la fin du 18ème siècle, s’était appuyée sur l’exploitation du charbon en tant que source d’énergie, sur la technique d’impression assurant une large diffusion du savoir requis par l’industrialisation ainsi que le développement de la machine à vapeur (chemins de fer et voies fluviales) pour permettre une gestion plus efficace des flux de biens. De même, pour la deuxième révolution industrielle, initiée à la fin du 19ème siècle, dont les facteurs déclencheurs s’articulaient autour de l’exploitation du pétrole et l’énergie électrique, on mentionnera aussi les transports individuels motorisés ainsi que le développement des technologies de communication centralisées telles que la radio, la télévision et le téléphone.

A chaque fois, l’interaction de trois éléments – à savoir une source d’énergie, un moyen de communication et un mécanisme de transport – étaient à la source pour déclencher une révolution industrielle. La troisième révolution industrielle de Rifkin se définit par le couplage des technologies d’information et de communication (TIC), les énergies renouvelables ainsi qu’un système de transport et logistique durable. Les anciennes « recettes » héritées du dernier siècle, qui reposent largement sur les énergies fossiles ainsi que les défis liés au changement climatique, ont poussé l’auteur à identifier 5 piliers qui doivent être mis en œuvre simultanément pour décarboniser davantage notre environnement, à savoir:

  • La diffusion des énergies renouvelables ;
  • La transformation de chaque bâtiment en une sorte mini-centrale de production d’énergie ;
  • Le déploiement des technologies de stockage d’énergie ;
  • L’utilisation des réseaux d’internet pour transformer le réseau électrique en système intelligent de distribution ;
  • La transformation de la flotte de transport en direction de véhicules fonctionnant selon les principes de partage et de la durabilité.

En outre, au-delà du changement énergétique, nos sociétés devraient adapter une autre façon de travailler et mettre en place un système de gouvernance privilégiant un pouvoir latéral et collaboratif.

Une idée séduisante pour le Luxembourg…

            Il est vrai qu’on peut difficilement nier le sentiment que la civilisation se trouve à un tournant et le Luxembourg, en tant que petite économie ouverte, se trouve au centre. L’idée de la troisième révolution est certes une idée séduisante pour le Luxembourg, offrant des opportunités dans toutes les dimensions. Un pilier phare sera certainement la diffusion des technologies d’information et de communication qui jouent d’ores et déjà un rôle clef dans le développement et la diversification économiques du pays. Le secteur des TIC compte parmi les secteurs les plus dynamiques en matière de création de richesse et d’emploi per se et est par ailleurs devenu un acteur incontournable pour la plupart des autres branches économiques. Ce succès repose notamment sur un bon nombre d’atouts que le Luxembourg a su valoriser habilement dans le passé.

Pourtant, des défis structurels restent à surmonter notamment en matière de besoin de main-d’œuvre qualifiée. Ceci semble être une des priorités les plus pressantes, notamment, si on s’attend dans le futur à voir le secteur continuer sa progression économique au rythme actuel. Considérant la taille du pays et sachant que le pays est pour l’essentiel soumis à des évolutions technologiques provenant de l’extérieur (« exogènes »), l’apport du savoir-faire étranger restera primordial pour assurer un développement propice du secteur. Parallèlement, des « sauts  quantiques » restent à faire au niveau de la formation digitale au Luxembourg, afin de développer en parallèle notre potentiel de croissance endogène. Que ce soit au niveau de la formation initiale, continue voire universitaire, la marge d’amélioration demeure importante. Les « coding schools »[3] qui font fureur aux Etats-Unis depuis des années, semblent une idée intéressante pour flexibiliser davantage le système de formation et d’offrir des cours professionnels à caractère transsectoriel afin de pouvoir disposer d’un « pool » de main d’œuvre apte à absorber les avancées en matière de la digitalisation.

En ce qui concerne la question de la source d’énergie du 21ème siècle, le progrès semble être moins évident. Tandis que les TIC ont pu se développer de manière foudroyante, le développement des énergies renouvelables reste (relativement) – d’au moins quantitativement – à la traîne. Le degré de pénétration des énergies renouvelables est relativement faible au Luxembourg, la part de ces énergies s’élevant à 3,6%[4] en 2013. Afin de faire des progrès dans cette matière, le gouvernement a mis en place un cadre réglementaire créant des incitatifs plus intéressants pour la plupart des renouvelables, afin d’accélérer leur déploiement.

La toute dernière avancée sur le plan réglementaire prévoit désormais une rémunération sous forme de tarifs d’injection pour les installations photovoltaïques collectives dont la puissance se situe entre 30 kW et 200 kW. Le bénéficiaire de cette aide doit être constitué sous forme d’une société coopérative composée exclusivement de personnes physiques, au nombre de 10 au moins. Les autorités publiques sont donc bien animées par la volonté de s’orienter vers le concept des bâtiments agissant comme des « mini-centrales électriques ». Mais son succès dépend bien entendu de la progression technologique, notamment dans le domaine de la conversation de l’excès électrique produit par les ressources renouvelables. En outre, il ne faut pas perdre de vue les innovations affectant les sources d’énergie traditionnelles, tels que le gaz et le pétrole. Notamment les avancées dans l’exploitation du gaz de schiste, qui devrait poursuivre son déploiement, pourrait s’imposer comme une source viable et attrayante pour autant qu’on résolve les préoccupations environnementales. De même pour l’énergie nucléaire, qui semble avoir pris un coup après la catastrophe de Fukushima, reste toutefois un pilier important dans la politique énergétique de certains pays. La transition vers des énergies renouvelables pourra donc s’annoncer longue.

Financer la 3ème révolution

            La troisième révolution industrielle  selon les prémisses de Rifkin est considérée comme la solution aux défis du 21ème siècle. Pourtant elle semble revêtir un très important pilier purement technologique, basé sur les avancées de l’internet, les énergies renouvelables, le transport électrique… Un pilier ayant trait aux questions proprement financières fait défaut et devrait figurer dans son analyse. Financer un changement d’une telle envergure à long terme comporte certainement des opportunités mais également des risques non négligeables pour les investisseurs, notamment dans un environnement tel qu’en Europe, qui est confrontée à un important recul d’investissement dans le sillage de la crise financière et économiques. Ceci a poussé par ailleurs l’Union européenne à introduire le Fonds européen d’investissements stratégiques, visant à assurer la catalyse de l’investissement dans des projets innovateurs. D’autres alternatives reflétant la tendance de la participation financière « collaborative » ont vu le jour grâce aux avancées des TIC. Le plus célèbre est probablement le concept du « Crowdfunding » dont le caractère innovant du projet proposé est souvent l’une des clefs permettant d’attirer des fonds. En Europe le recours au « Crowdfunding » reste encore un phénomène plutôt marginal, mais il affiche, d’année en année, des taux de croissance fulgurants[5]. Actuellement, les projets les plus populaires demeurent principalement des gadgets, des jeux vidéos ou encore des films, donc pas forcément des projets permettant à soutenir la troisième révolution, mais les projets ayant des traits sociaux et environnementaux gagnent de plus en plus en popularité.

            Pour conclure : La troisième révolution industrielle va-t-elle prendre le relais de notre modèle socio-économique actuel ? Il est certes évident que les grandes évolutions se feront sur la scène internationale, et le Luxembourg s’adaptera au fur et mesure. Il doit être précurseur dans cette transformation. Au Luxembourg, les TIC semblent se propager à une vitesse frappante avec une orientation accrue vers l’ « Internet of things », qui revêt un caractère universel pour désigner des objets connectés aux usages variés reliés à des serveurs centralisés capables de communiquer entre eux dans des domaines aussi divers que la santé, l’administration ou encore l’éducation. En parallèle, le degré de pénétration des énergies renouvelables, source d’énergie du 21ème siècle, dispose encore des marges de progression. Dépendant des avancées technologiques, les renouvelables n’ont pas encore atteint le degré de maturité à l’instar du charbon et du pétrole dans leurs époques « révolutionnaires » respectives. Pourtant, les énergies renouvelables ainsi que la transformation des bâtiments en mini-centres énergétiques apparaissent comme une démarche nécessaire pour assurer l’indépendance énergétique. Les défis environnementaux et les risques écologiques sont clairement identifiés et les sources alternatives sont souvent limitées par leur nature. Mais vu la taille exigüe du pays ainsi que sa capacité limitée de produire des renouvelables, le Luxembourg ne sera pas en mesure d’assurer sa propre fourniture verte tout seul. Ainsi, il semble primordial pour le Grand-Duché de nouer des coopérations au niveau régional pour aborder l’avenir énergétique. Il est donc fort probable que le couplage de l’informatique et de la conception énergétique devrait à long terme entraîner une transformation profonde de nos sociétés. Dans ce contexte il faut veiller à ne pas seulement mettre l’accent sur les vecteurs techniques, mais également sur les changements de comportements nécessaires.


[1] Kondratiev N.D., Les grands cycles de la conjoncture, Economica, Paris, 1993.

[2] Schumpeter J., Théorie de l’évolution économique, Dalloz, Paris, 1983.

[3] Coding Schools: Des écoles de programmation permettant aux élèves de tout horizon d’acquérir des bases dans les différentes langues de programmation en quelques mois.

[4] Eurostat. Ressource Efficiency Scoreboard.

[5] Taux de croissance de 144% sur la période de 2013-2014. Source: Moving Mainstream. The European Alternative Finance Benchmarking Report. http://ec.europa.eu/finance/general-policy/docs/crowdfunding/150304-presentations-ecsf_en.pdf

Economic forecasts: Luxembourg and the modern “oracles”

Macroeconomic forecasting, in general, attempts to predict the future behaviour of the economy and identify possible turning points of the business cycle. Accurate forecasts are particularly useful for the policy and decision makers to take actions which will boost economic growth. IDEA focuses on Luxembourg and questions if there are any factors that hinder this task and presents an overview of the forecasts that have been published during the recent years. Economic forecasts are a very complex and challenging endeavour. In macroeconomics, contrary to other sciences, the researcher cannot create laboratory conditions in order to perform experiments. The conduct of economic forecasts is even more demanding and difficult for Luxembourg due to its unique features. Luxembourg has a small, dynamic economy with a high degree of openness. As a result, its performance depends on a relatively small number of sectors and it is closely interrelated to international evolutions, especially to those of its main trading partners. The high contribution of the financial sector to GDP, in particular, makes the economy vulnerable to international financial crises – at least in theory. Last but not least, the high number of crossborder workers and net migration flows make the study of the Luxembourg labour market extremely intricate.

IDEA compared the forecast accuracy, for three main macroeconomic indicators (real GDP, unemployment and inflation), of the forecasts that have been conducted by three international (European Commission, IMF, OECD) and two national institutions (BCL, STATEC). Aim of this attempt is neither to criticise nor to “stigmatise” any of the included institutions, but on the contrary to show that economic projections especially for Luxembourg, is indeed a very perplexing, challenging and puzzling task.

The initial objective was to include annual forecasts since 1999, because that was the introductory year of the euro. Unfortunately, due to data limitations, the observations are confined to the years dating from 2004 to 2014. This is a relatively short time span, during which economic activity was volatile, and consequently accurate forecasts were very difficult, to conduct. Pertinent to the volatility of economic statistics for Luxembourg are the high revisions which are routinely made in Luxembourg[1] (e.g according to the updated revisions of July, the GDP of 2007 and 2013 has been revised from 6.5% to 8.4 % and from 2% to 4.4% respectively). For objectivity reasons there has been an attempt to include forecasts that were published by these institutions at the same period of each year, and specifically during the previous year’s first semester of the year that the forecast referred to. That was not always possible because some of the institutions either didn’t publish their forecasts in the same publications or weren’t publishing their forecasts on a regular basis. In these cases, the next later available forecast has been used.

The criterion that has been applied is the widely used Root Mean Squared Error (RMSE)[2], according to which the lower the value of RMSE, the more accurate are the projections on average. RMSE is a common mean of measuring how much the forecasted value of a variable diverges from it’s actual value on average. It is also important to note that RMSE also includes the projection “errors” which may be caused, among other factors, by new government decisions, unexpected economic (or other) shocks, variations in oil prices, etc. between the time of projections and the statistical release. The realizations that have been used are the releases that are currently available after all revisions. It must be pointed out that the analysis presented here is very sensitive to the assumptions. The results might have been different if we had used forecasts published in different time periods or alternative criteria such as the Mean Absolute Error (MAE) and the Mean Absolute Percent Error (MAPE). The results of the analysis are presented below.

The presentation begins with the index that concerns directly the population, the unemployment rate. The index of unemployment which has been employed is that of the National Definition (ADEM) and is calculated as the number of unemployed persons to the total active population. The projections of European Commission have been excluded because they are based on a different definition, i.e. the one adopted by Eurostat.

Graph 1. Annual unemployment rate, projections and realizations.                    Table 1. Unemploment  RMSEs

Graph and table 1

Sources: International Monetary Fund, Organisation for Economic Co-operation and Development, Central Bank of Luxembourg, STATEC. Calculations: IDEA.

Graph 1 illustrates the institutions forecasts and actual values of the unemployment rate while table 1 represents the corresponding RMSEs. As it can be seen from the graph, the institution forecasts are almost aligned, meaning that their forecasts do not differ to a large extent. Also the actual unemployment rate (orange line) remains relatively stable from 2004 to 2008 at around 4%, but onwards increased quite substantially. Note that the BCL and STATEC lines are closer to the realizations line, as proven by the calculated RMSEs of these institutions which are the two lowest and almost identical (0.605 and 0.613 respectively).

Graph 2. Real GDP annual growth, projections and realizations.                               Table 2. Real GDP RMSEs

Graph and table 2

Sources: European Commission, International Monetary Fund, Organisation for Economic Co-operation and Development, Central Bank of Luxembourg, STATEC. Calculations: IDEA.

Graph 2 shows the forecasts and realizations of the most discussed index, GDP. This graph has two distinct characteristics. First, there is a great alignment of the forecasts, as the lines almost coincide. Second, there are some “spikes” of the actual values. Specifically, in 2007 the real GPD growth was almost double to the most “favorable” forecast, as this realised GDP growth reached 8.4%. In 2009 by contrast, there was a great depression due to the economic and financial crisis, which was predicted by no institution. Forecasts regarding the years 2008, 2009 and 2012 were to the opposite direction of the actual movements of GDP. Generally, the calculated RMSEs are relatively close to one another, but those of the IMF and EC are slightly lower than the others, meaning they are closest to reality in the observed timeframe.

Graph 3. Harmonised Index of Consumer Prices annual % change, projections and realizations.      Table 3. HICP RMSEs

Graph and table 3Sources: European Commission, International Monetary Fund, Organisation for Economic Co-operation and Development, Central Bank of Luxembourg, STATEC. Calculations: IDEA.

The indicator that interests the “average consumers” the most is inflation. It is demonstrated by graph 3 that the actual values of inflation, as measured by HICP, displayed large fluctuations. Especially in 2007 during the economic activity pickup, in 2009 during the financial crisis and during the following rebound of the economy. This reveals difficulties in forecasting the different “turning points” of inflation. The institutions’ forecasts are relatively close to one another but not as close as they were in the previous indices, as shown by the calculated RMSEs. Table 3 reveals that on average, the BCL forecasts were closer to the actual values of HICP.

BCL and STATEC have published forecasts for an alternative index of inflation, namely IPCN, the national equivalent to the harmonized HICP. The difference between HICP and IPCN is that they follow a different weighting approach (the HICP puts much more emphasis on energy prices and it therefore tends to be more volatile). The calculated RMSEs are 0.975 for BCL and 1.120 for STATEC, implying that their projection accuracy is very close on average.

The analysis that has been presented here may serve as a starting point for a discussion, while the conclusion that can be extrapolated, is that economic forecasts are indeed a very demanding, complex and intricate job. The actual data show high fluctuations of real GDP and HICP and a unemployment increase after 2008. It seems difficult to rate one single institution as the “top performer” , but in most cases the published projections are quite close one another. However, it is inevitable that some projections will be closer to the actual values than others. What is important is the need for more robust forecasts, which would assist policy-makers and companies to take rational decisions, measures and actions which would further contribute to economic growth. This is something which may can be accomplished by a collaboration and an exchange of know-how of the involved institutions and organizations.


[1] Details that cover the period 1995-2009 can be found in the following working paper of STATEC:
http://www.statistiques.public.lu/catalogue-publications/economie-statistiques/2010/39-2010.pdf

[2] RMSE is calculated as following: RMSE=equation, where n is the number of observations,  is the projected value of a variable under consideration and θ is it’s realization.

[3] For the calculations of BCL’s RMSE, the arithmetic mean of the forecasted interval has been used.

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Allocation universelle à la luxembourgeoise : un cadeau empoisonné ?

Ce blog fait d’abord le point sur ce « monstre du Loch Ness » que constitue le débat sur l’allocation universelle (« bedingungsloses Grundeinkommen »). Sont ensuite présentées quelques – impitoyables mais incontournables – réalités arithmétiques. Si le concept d’allocation universelle semble séduisant, un tel cadeau serait tout à fait empoisonné dans la situation particulière du Luxembourg… Son introduction pourrait en effet engendrer un coût net de 14% du PIB environ – ce qui ferait dérailler notre politique budgétaire et propulserait à terme notre dette publique au-delà des actuels sommets grecs.

Un vieux débat, actuellement réactivé

Ces dernières années voire même décennies, le débat sur l’allocation universelle (ou impôt négatif, ou crédit social, ou dividende citoyen, selon les affinités philosophiques, les inclinations politiques…) ressurgit de manière récurrente, sans cependant qu’émergent en Europe[1] des applications concrètes de cette idée. Cette période d’attentisme semble désormais relever du passé. Dans son programme publié en juin, le nouveau gouvernement finlandais envisage en effet de tester sous la forme d’un projet pilote régional une allocation « universelle » de l’ordre de 1 000 euros, qui serait versée sans distinction d’âge, de santé ou de situation sociale, le tout en remplacement de certaines aides sociales existantes. Impossible dès lors de continuer à ignorer ce débat complexe en prétextant de son caractère hautement théorique.

Le débat sur l’allocation universelle est pour le moins multiforme et peu conventionnel. Il suscite des clivages marqués, qui ne correspondent que partiellement aux traditionnelles distinctions droite/gauche ou libéraux versus « dirigistes ».

Le camp des « pros »

Sur le versant « pour », on notera par exemple l’emblématique Milton Friedman. Le Prix « Nobel » d’économie 1976, qui n’est pas précisément connu pour son collectivisme forcené, proposait en effet d’introduire un revenu de base sous la forme non pas d’une allocation, mais d’un impôt négatif (un crédit d’impôt lorsque l’impôt négatif excède les impôts « classiques »).

Il mettait surtout l’accent sur la nécessité d’affranchir les individus de l’influence prétendument délétère de l’Etat. Les traditionnelles prestations sociales, soumises à diverses conditions, permettraient selon lui à l’Etat de mieux contrôler les individus, à travers une politique « clientéliste » les enferrant dans la « tyrannie du statu quo ». L’impôt négatif étant simple et assurant un revenu minimal inconditionnel, il diminue radicalement les possibilités d’interférence de l’Etat sur les conditions de vie des individus. Ce dispositif redresse par ailleurs la structure des incitants au travail, sans pour autant pénaliser les personnes défavorisées : il atténuerait fortement, voire même éliminerait, les fameux « pièges à l’emploi » et autres « effets de seuil », occasionnés par des taux effectifs d’imposition prohibitifs pour des personnes passant du sous-emploi à un travail non qualifié.

Philippe Van Parijs, de l’Université de Louvain-la-Neuve en Belgique, est un autre animateur très connu du camp du « oui », une figure emblématique de la mouvance plus « libertaire ». Ses principaux arguments en faveur de l’allocation universelle sont les suivants :

  • Une telle allocation n’est que la contrepartie de la participation à la « vie commune». Elle constitue un « dividende citoyen », qui contribue à mieux asseoir la démocratie et à étendre le champ des libertés réelles.
  • C’est un moyen de lutte contre la pauvreté, qui vise à assurer l’égalité des chances et à offrir une sécurité de base sous une forme adaptée à la société du 21ème siècle.
  • Elle permettrait d’éliminer les « trappes à pauvreté».
  • Elle libérerait les personnes au foyer de leur dépendance financière.
  • Une allocation universelle permettrait de rendre viables des emplois qui ne le sont pas actuellement, mais qui correspondent néanmoins à des besoins réels (activités bénévoles notamment).
  • Introduite au niveau européen, « à travers les frontières des Etats», une allocation universelle (ou plutôt un « eurodividende ») permettrait de rendre l’Union européenne (ou la zone euro) plus homogène, « évitant qu’elle titube de crise en crise ».

Les « opposants »

Les « opposants » à l’allocation universelle évoquent divers inconvénients potentiels :

  • A droite (pour schématiser): l’allocation universelle inciterait certains individus à « paresser ». Une allocation basse serait sans objet : elle ne pourrait valablement remplacer les allocations existantes. Une allocation trop haute inciterait à ne plus travailler, voire même à ne plus étudier. Une telle réforme serait en outre coûteuse sur le plan budgétaire.
  • A gauche (idem) : sous ses couverts « progressistes» et « libertaires », l’allocation universelle est le prélude au démantèlement de l’Etat-providence. Son instauration irait en effet de pair avec un détricotage des prestations familiales, des allocations de chômage, … Un transfert non ciblé (« universel ») remplacerait des transferts conditionnels (« means tested »). Il en résulterait une accentuation des inégalités.

Au Luxembourg, une allocation, même limitée aux résidents, serait déjà « impayable »

Ces arguments pro ou contra semblent souvent (pas toujours…) recevables, de sorte qu’il est plutôt difficile de se faire une religion en la matière. Mais cette indécision importe finalement peu au Luxembourg, où une allocation universelle poserait de toute manière des problèmes pratiques nous semblant insurmontables dans les présentes circonstances. Un simple exercice arithmétique permet de le comprendre aisément.

Une allocation universelle « pure » doit en tout état de cause être (i) inconditionnelle, donc égale pour tout individu indépendamment de son âge, son sexe, son revenu, etc. et (ii) suffisante pour « libérer l’individu du travail contraint ». Supposons à titre purement illustratif, comme base de calcul, que ce seuil se situe à 1.000 euros par mois au Luxembourg : ce montant correspond au revenu de base mentionné en Finlande.[2] Selon Eurostat, le coût de la vie est d’ailleurs à peu près équivalent au Luxembourg et en Finlande (ce dernier pays étant même, en moyenne, un peu plus onéreux…). Supposons en outre que le revenu de base soit distribué à tous les résidents, quelle que soit leur nationalité, pour des raisons d’équité et afin de ne pas distordre le marché du travail.

Le calcul du montant de base statique (donc ne prenant pas en compte l’impact sur les comportements) est immédiat : une moyenne de 558 300 résidents en 2014, fois 1 000 euros (allocation mensuelle) fois 12 (mois…) = un coût annuel pour les administrations publiques de 6,7 milliards d’euros, ce qui équivaut à 13,6% du PIB de 2014 ou encore à 32% du total des dépenses actuelles de l’Administration publique.

Une telle « facture » de 13,6% du PIB semble assez réconfortante à première vue : les prestations sociales totales représentaient en effet selon le STATEC 20,3% du PIB en 2014. Ainsi, si l’allocation universelle avait vocation à remplacer ces transferts, l’Etat réaliserait une économie, de surcroît énorme puisqu’elle équivaudrait à 6,7% du PIB. Le veau d’or à la luxembourgeoise en quelque sorte, avec en prime la « libération du travail contraint ».

Pas si simple cependant… Les 20,3% de prestations sociales se ventilent approximativement de la sorte :

Tableau : Tentative de ventilation des prestations sociales en 2014 En % du PIB

allocation universelle tableau

Sources : CNS, IGSS, STATEC, projet de budget 2015 de l’Etat et calculs IDEA.

Note: prestations résidents « remplaçables », en rouge: partie qui, par hypothèse, pourrait être supprimée en cas d’instauration d’une allocation de 1 000 euros par résident.

Les prestations « autres » sont approximées de manière résiduelle (il peut s’agir notamment du RMG, du forfait d’éducation, de l’allocation de vie chère, …). Il est supposé en guise de simplification qu’elles profitent uniquement aux résidents et sont totalement « remplaçables » – cette hypothèse induit une sous-estimation des retombées budgétaires nettes de l’allocation universelle. Enfin, les pensions des régimes spéciaux sont censées profiter intégralement aux résidents (ce qui soit être très proche de la réalité puisque ces régimes concernent essentiellement les agents de l’Etat, des communes et les employés CFL).

Or on ne peut décemment supprimer les soins de santé ou l’assurance-dépendance sous prétexte que chaque individu dispose d’une allocation universelle de 1 000 euros… Une telle mesure reviendrait d’ailleurs à privatiser ces deux piliers de la sécurité sociale, chacun étant libre de s’assurer ou non contre les aléas de santé ou de dépendance. Etant bien entendu que certains (ceux qui ne travaillent pas ou plus) ne disposeraient que de 1 000 euros pour s’assurer contre ces risques, se loger, se nourrir, s’habiller, se divertir, …

Un grave problème se poserait également dans le domaine des pensions. Les taux de remplacement des salaires par les pensions sont actuellement très (trop ?) généreux aux Luxembourg, où ils sont souvent proches de 100%. En cas de remplacement des pensions actuelles par un revenu de base de 1 000 euros sans autre forme de procès, un salarié isolé gagnant 3 000 euros par mois perdrait les deux-tiers de son pouvoir d’achat dès le premier mois de sa retraite.

Ce n’est pas tout : le système social devrait rester en l’état pour les non résidents (soit les travailleurs frontaliers et leurs proches), puisque ces derniers ne bénéficieraient pas, dans cette première hypothèse, de l’allocation universelle. Il serait pour le moins difficile et peu justifié de les exclure du bénéfice de l’allocation universelle tout en supprimant leurs prestations sociales actuelles. Ces prestations seraient donc « intouchables », sauf (on y reviendra par la suite) en cas d’octroi de l’allocation universelle également aux frontaliers (et à leurs descendants et partenaires).

Le tableau ci-dessus synthétise ces propos. Il identifie dans la colonne « rouge » les prestations (versées aux résidents) pouvant éventuellement être supprimées suite à l’instauration de l’allocation de base de 1.000 euros. Dans le bénéfice du doute, les « autres » prestations ont été assimilées en bloc à cette catégorie. Il en est de même d’un tiers[3] des dépenses du régime général de pension actuellement versées aux résidents.

Un constat saute aux yeux : dans le meilleur des cas, les prestations sociales pouvant s’évanouir suite à l’instauration de l’allocation universelle de 1 000 euros se monteraient non pas à 20,3% du PIB (total de la première colonne de chiffres du tableau), mais à 6,8% seulement (colonne « rouge » ; les hypothèses de calcul adoptées devraient pourtant avoir pour effet de surestimer cette proportion). Le solde public se détériorerait donc, du moins à recettes inchangées et selon ces calculs forcément approximatifs, d’environ 7% du PIB (coût de l’allocation universelle égal à 13,6% du PIB, mais par ailleurs prestations sociales en moins de 6,8% du PIB).

La facture s’alourdit (encore) spectaculairement après la prise en compte des frontaliers…

Ce coût net de 7% du PIB n’est malheureusement qu’une mise en jambe. Le Luxembourg se caractérise par la présence de quelque 160 000 travailleurs non résidents (les « frontaliers »). Il serait pour le moins délicat, pour des raisons morales mais aussi économiques et juridiques, de les exclure du bénéfice de l’allocation universelle. De même que les membres de leurs familles, puisque les enfants des résidents bénéficieraient pour leur part, par définition, de l’allocation universelle

Le montant global de l’allocation universelle irait crescendo, en fonction de la formule de distribution aux frontaliers privilégiée :

  • Formule 1 et pour rappel : allocation finalement peu universelle, puisque confinée aux seuls résidents: déjà quelque 13,6% du PIB.
  • Formule 2: distribution de l’allocation aux 160 000 frontaliers au sens strict : 1,92 milliard d’euros, soit un supplément de 3,9% du PIB et par conséquent une « facture » totale de 17,5% du PIB (13,6% + 3,9%).
  • Formule 3: distribution de l’allocation aux 160 000 frontaliers et aux membres de leurs familles, soit par hypothèse à un total de 400 000 personnes.[4] Le supplément est dans ce cas de 4,8 milliards d’euros, soit de 9,7% du PIB. La « facture » globale de l’allocation universelle gonfle dès lors à 23,3% du PIB (13,6 + 9,7%)…

Compte tenu des prestations sociales actuelles pouvant être supprimées suite à l’instauration d’une allocation universelle (ces prestations se montant à 7,9% du PIB)[5], l’addition reviendrait à 15,4% du PIB « seulement » de façon nette sous la formule 3 (soit 23,3% – 7,9%). Comme les administrations publiques luxembourgeoises sont actuellement peu ou prou en équilibre (un léger excédent a été enregistré en 2014), le déficit public serait du même ordre de grandeur, soit environ 15% du PIB – sans même prendre en compte le coût futur du vieillissement démographique. Or à long terme et même si la croissance nominale du PIB était de 5% l’an (3% en réel et 2% d’inflation par exemple), un tel déficit donnerait lieu à un endettement des administrations publiques de … 300% du PIB, ce qui « enfoncerait » allègrement les actuelles performances de la Grèce. Certes dans un futur assez distant et « toutes autres choses égales par ailleurs ».

La formule 3 ne constitue pourtant pas l’aboutissement ultime du crescendo : les résidents pensionnés bénéficieront de l’allocation universelle. Il devrait donc, en toute équité, en être de même des anciens frontaliers accédant au « repos bien mérité », le cas échéant au prorata de la durée de leur carrière au Luxembourg. Comme ces pensionnés non résidents ne figurent pas parmi « les 160 000 » (qui sont par définition des actifs), ils ne sont pas du tout considérés dans les formules 2 et 3 ci-dessus – et dans les « factures » correspondantes.

En guise de conclusion…

Au-delà de l’intérêt indiscutable de l’allocation universelle, il faut donc bien convenir de l’existence d’une infernale quadrature du cercle sur le plan pratique, du moins s’il s’agit d’introduire au Luxembourg une allocation universelle « pure ». L’allocation pourrait certes être intentionnellement « tronquée » c’est-à-dire soumise à des conditions telles qu’une dégressivité en fonction du revenu, un montant moins élevé pour le conjoint ou pour les enfants (afin de prendre en compte les économies d’échelle inhérentes à un foyer ou les besoins matériels moindres des enfants), un niveau inférieur à 1 000 euros par mois, une allocation ciblant davantage les personnes moins qualifiées au détriment des autres, etc.

Mais une allocation modulée de la sorte serait tout sauf universelle. Elle finirait même de proche en proche par évoquer furieusement les prestations sociales actuelles. Autre enseignement du « magnifying glass » luxembourgeois : une éventuelle allocation universelle devrait impérativement être coordonnée à l’échelle européenne, comme l’illustre la situation de nos frontaliers.


[1] On note certaines applications ponctuelles hors d’Europe : en Alaska, par exemple, où un dividende universel annuel de l’ordre de 900 dollars est financé par une partie des revenus engrangés par un fonds souverain, lui-même alimenté par les revenus en provenance des mines et du pétrole.

[2] Cette base de calcul illustrative est de nature à induire une sous-estimation de l’impact budgétaire de l’introduction d’une allocation universelle. Le seuil de 1 000 euros utilisé dans ce blog est en effet nettement inférieur à l’actuel revenu minimum garanti ou encore au seuil de pauvreté relatif. Il convient de ne pas déduire de cette base de calcul « à la finlandaise » un quelconque soutien de l’auteur à l’idée selon laquelle un revenu de 1 000 euros permettrait, dans les circonstances présentes (coût de l’immobilier notamment), de vivre dignement au Luxembourg.

[3] Il est implicitement supposé que la pension moyenne est de 3 000 euros (ce qui est, pour le régime général, assez proche de la réalité si on néglige les pensions versées à l’étranger pour des carrières très partielles) et qu’elle peut donc être amputée à raison d’un tiers suite au versement de l’allocation universelle de 1 000 euros – de sorte que la situation des pensionnés demeure globalement inchangée. Ce mode de calcul surestime probablement quelque peu la partie des pensions des régimes spéciaux « supprimable » en cas d’octroi d’une allocation de 1 000 euros – les pensions de ce régime étant plus élevées que celles du régime général. Une fois de plus, ce traitement est de nature à induire une sous-estimation du coût net de l’allocation universelle.

[4] Soit un coefficient multiplicateur de 2,5 par rapport aux 160 000 frontaliers. Selon le cahier d’Etudes BCL n°78, page 9 (http://www.bcl.lu/fr/publications/cahiers_etudes/78/BCLWP078.pdf), basé sur des données de 2010, la taille moyenne d’un ménage frontalier est 2,9 personnes. Cependant, dans le même temps, 35% du partenaire d’un chef de ménage frontalier travaillerait également au Luxembourg (et figurerait donc déjà dans le contingent des 160 000 personnes ; l’application d’un multiplicateur de 2,9 donnerait donc lieu à un double comptage des partenaires en question).

[5] Ces prestations actuelles « supprimables » intègrent les 6,8% du PIB se rapportant aux résidents (montant déjà cité supra), plus les prestations familiales dont bénéficient actuellement les non résidents, à concurrence de 1,1% du PIB (voir le tableau ; il s’y ajoute un petit reliquat d’indemnités de chômage exportées). Ces prestations familiales « exportées » pourraient en effet être elles aussi supprimées en cas de versement aux frontaliers d’une allocation universelle.

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