Un regard sur les inégalités de revenus et la pauvreté au Luxembourg

Les comparaisons internationales (PIB/habitant, RNB/habitant,…) classent généralement le Luxembourg parmi les pays les plus riches du monde. On pourrait donc croire que le Luxembourg est un pays qui ne connaît pas d’inégalités sociales ni de « pauvreté » – mais cette hypothèse doit être nuancée : si le Grand-Duché est un pays « riche », l’ensemble des individus n’y jouissent pas tous du même niveau de vie.

En 2013, les 10% des individus ayant les niveaux de vie[1] les plus bas ne possédaient que 3,3% de la masse totale des revenus disponibles[2] par équivalents-adulte, contre 24,2% pour les 10% des individus les plus aisés[3]. Suite à la lecture de ces chiffres, il serait inapproprié de prétendre que les inégalités soient inexistantes au Luxembourg. Mais il serait tout aussi erroné de postuler que les écarts de salaires soient extrêmement élevés.

Un indicateur qui est souvent utilisé pour mesurer les inégalités de revenu est le coefficient de Gini, un indice qui varie entre 0 et 1. Un indicateur égal à 0 signifie que tous les membres de la population ont le même niveau de vie – situation d’égalité parfaite. En revanche, un indicateur égal à 1 correspond à une situation dans laquelle un seul individu possèderait la totalité des revenus, alors que toutes les autres personnes gagneraient un revenu égal à 0. Donc plus le coefficient est élevé, plus les inégalités sont fortes. Une analyse de l’évolution du coefficient de Gini pendant les années 2003-2013 (de 0,28 à 0,36) montre que le coefficient a atteint son sommet en 2013. Au niveau international, le Luxembourg se classe avec un coefficient de Gini de 0,36 un peu au-dessus de la moyenne de l’UE28 (0,31) et de ses voisins (France : 0,31 ; Allemagne : 0,30 ; Belgique : 0,27)[4].

Certes, il existe aujourd’hui des écarts de salaires entre les mieux et les moins rémunérés– les chiffres ci-dessus le montrent clairement. Et il n’est pas exclu que ces disparités salariales vont progresser dans les prochaines années. Une raison probable expliquant cette tendance est le fait que le Luxembourg veille toujours à diversifier son économie et ceci avant tout dans des niches de compétences à haute valeur ajoutée. Si le Luxembourg souhaite devenir une référence mondiale dans certains domaines du secteur financier, comme notamment celui du FinTech, dans les écotechnologies et les biotechnologies, dans les technologies de la santé, il semble évident que les ressources humaines qui y seront affectées doivent également être excellentes – un fait qui implique automatiquement des niveaux de salaires élevés dans le chef d’un nombre somme toute assez restreint de salariés.

Evidemment, chaque individu possède sa propre perception de la pauvreté qui est étroitement liée à la société dans laquelle il vit. Définir et calculer le seuil de pauvreté, notamment en vue d’effectuer des comparaisons internationales, représente donc un défi majeur. Le choix de la méthode de mesure de la pauvreté dépend en particulier de sa forme : absolue ou relative. La pauvreté absolue se caractérise par un état dans lequel un individu ou un ménage ne peut pas satisfaire ses besoins de base (nourriture, logement, vêtements). La pauvreté relative est définie en tenant compte des standards de niveau de vie de la société considérée. Elle se caractérise par une difficulté à atteindre ou maintenir sa situation de bien-être au niveau moyen ou médian de cette société. La pauvreté relative existe à tous les niveaux de développement d’une société et à chaque étape de son évolution.

Les définitions nationales sont loin d’être unifiées. Ainsi, la plupart des pays européens mesurent la pauvreté monétaire de manière relative alors que d’autres pays, comme par exemple les Etats-Unis, utilisent une approche absolue. La définition la plus couramment admise au Luxembourg et dans l’Union européenne prend comme référence le revenu médian[5] : une personne est considérée comme pauvre si elle dispose d’un revenu inférieur à 60% du revenu médian.

Au Grand-Duché, ce seuil de risque de pauvreté pour une personne, en termes relatifs, correspond actuellement à 1.665 EUR/mois[6]. Le seuil de pauvreté relatif (60% du revenu médian) est en termes absolus bien plus élevé au Luxembourg qu’ailleurs en Europe (à l’exception de la Norvège avec un seuil de pauvreté de 1.667 EUR, comparable à celui du Luxembourg). A titre d’exemple, ce montant s’élève pour la Zone euro à 868 EUR, respectivement à 1.017 EUR[7] si on tient compte du fait que le coût de la vie est élevé au Luxembourg par rapport à l’Union monétaire[8].

Selon le Rapport Travail et Cohésion sociale 2014 du STATEC, 85% des ménages qui reçoivent un revenu disponible mensuel inférieur à 1.665 EUR ont un niveau de vie supérieur à 1.000 EUR. Ce chiffre étant pratiquement identique au seuil de risque de pauvreté de la Zone euro ajusté pour le coût de la vie (de l’ordre de 1.017 EUR par mois), on peut en déduire qu’au Grand-Duché, où le taux de pauvreté s’élève à 15,9%, uniquement une faible partie de la population (2,4%) vit en dessous du niveau vie « européen ». Appréhendée de la sorte, l’intensité de la pauvreté semble être moins importante au Luxembourg que dans les autres pays de Zone euro.

Note supplémentaire : La méthode de calcul du taux de risque de pauvreté connait cependant aussi certaines limites, comme notamment l’utilisation d’une définition relative ou le choix d’un seuil limite, un processus qui s’avère assez arbitraire (il ne tient pas suffisamment compte d’autres facteurs tels que la distance qui sépare ces personnes du seuil de pauvreté ou la période de temps au cours de laquelle ces personnes ont vécu dans la pauvreté).  Par conséquent et face à ces limites de calcul du taux de pauvreté, il importe de noter qu’il semble être assez délicat de baser des politiques nationales sur un seul indicateur.


[1] Le niveau de vie d’un individu/d’un ménage s’obtient ici en divisant son revenu total disponible par le nombre d’unités de consommation.

[2] Le revenu disponible d’un individu/d’un ménage comprend les revenus du travail, les revenus du capital, les revenus de compensation, les prestations sociales et les transferts en provenance d’autres ménages, nets des cotisations sociales et des impôts directs (impôt sur le revenu des personnes, impôt foncier).

[3] Source : STATEC, Cahier économique n°117 – Rapport travail et cohésion sociale 2014. A titre comparatif, le Luxembourg se classe plus ou moins dans la moyenne de l’OCDE (part du revenu total pour les 10% les plus pauvres : 2,9% et pour les 10% les plus riches : 24,4% (Source : OCDE, Le point sur les inégalités de revenus (juin 2014).

[4] Source : Observatoire de la compétitivité, Bilan Compétitivité 2014.

[5] Le revenu disponible médian est le revenu par rapport auquel 50% des individus ont un revenu inférieur et l’autre moitié un revenu supérieur.

[6] Il s’agit du revenu disponible médian par équivalent adulte.

[7] Ajustement sur base d’un facteur de 1,171 qui résulte de la comparaison des indices de parités de pouvoir d’achat du Luxembourg et de la Zone euro.

[8] Source : Eurostat.

Une guerre des banques centrales aura-t-elle lieu?

Zurich, le 15 janvier 2015. La Banque Nationale Suisse a abandonné le cours plancher du franc suisse face à l’euro, dans la stupeur générale, en prévision de l’assouplissement quantitatif de la Banque centrale européenne (BCE) qui était imminent (22 janvier). Cette décision qui a fait couler beaucoup d’encre est assez emblématique du comportement de diverses Banques centrales, qui désormais réagissent les unes aux décisions de politique monétaire des autres et sont pour certaines en plein « dilemme ». En apparence, les Banques centrales ne coordonnent plus vraiment leurs actions et se livrent à une guerre (monétaire) froide, preuve que l’économie mondiale est, de toute évidence, encore incapable de fonctionner sans « stimuli ».

Ayant mis un terme à son 3ème assouplissement quantitatif (QE3) en octobre 2014, il était largement attendu que la Fed poursuive la normalisation de sa politique monétaire en remontant son taux directeur au premier semestre 2015 ; et ce d’autant plus que l’économie américaine est proche du plein emploi et les marchés boursiers américains particulièrement bien orientés. La décision de la BCE de lancer à son tour un assouplissement quantitatif (dont le premier effet a été d’affaiblir l’euro face au dollar) a semblé modifier la fonction objective de la Fed. La nouvelle « cherté » du dollar est vue comme une raison valable de repousser la première hausse de taux (la Fed n’est pas « impatiente » de sortir de sa politique de taux bas). Et pourtant, la hiérarchie entre les taux d’intérêt et la croissance des Etats-Unis – favorable à la formation de bulles financières – plaide pour un resserrement de la politique monétaire américaine.

Les autorités monétaires de certains pays émergents, qui connaissent une inflation élevée et un ralentissement de leur croissance sont également en plein « conflit d’objectifs ». La Banque centrale russe, dans le but de freiner la chute du rouble et la sortie des capitaux du pays, a dans un premier temps augmenté son principal taux directeur de 5,5% à … 17% entre février et décembre 2014. Mais compte tenu du biais récessif de cette orientation de la politique monétaire, elle a emprunté le chemin inverse depuis le début de l’année, en faisant passer son taux directeur de 17% à 14% entre janvier et mars. La Banque centrale brésilienne devrait, quant à elle, suivre le même parcours (avec quelques mois de retard). Entre septembre 2014 et mars 2015, elle a procédé à 5 hausses de son taux directeur, qui est de la sorte passé de 11% à 12,75%. Mais compte tenu de la situation actuelle de l’économie brésilienne (risque de récession, politique budgétaire restrictive), elle risque de devoir revenir, tout comme la Banque centrale russe, à une stratégie différente et abaisser son taux directeur (malgré l’inflation persistante). La Chine (où les perspectives de croissance sont moins flamboyantes que par le passé) et l’Inde (où le taux d’inflation est en dessous de la valeur cible) ont également desserré leur politique monétaire, en dépit de l’existence d’une bulle du crédit en Chine et malgré le fait que les anticipations d’inflation demeurent élevées (et donc mal ancrées) en Inde.

En Europe, les Banques centrales du Danemark, de la Bulgarie, de la République tchèque, et de la Suède ont déjà vivement réagi aux décisions du 22 janvier de la BCE en lançant leur propre assouplissement (taux négatifs, achats d’obligations souveraines, intervention massive sur le marché des changes) afin de stabiliser (affaiblir dans certains cas) leur monnaie.

Plus généralement, 23 Banques centrales ont abaissé (au moins une fois) leur taux directeur entre janvier et février 2015 au niveau mondial, contre 11 sur la même période en 2014[1]. Le risque de déflation semblant s’atténuer début 2015, ce nouveau cycle d’assouplissement monétaire s’apparente à une « guerre des Banques centrales » qui ne dit pas son nom. Il pose également des questions auxquelles il est impossible de répondre actuellement : quelle est la limite à l’ « inventivité » des Banques centrales[2]? Quels seront in fine les effets de ces torrents de liquidité bon marché qu’elles déversent ?

L’excès de liquidité, ayant comme l’excès d’alcool son lendemain inévitable, le pire (nouvelles bulles d’endettement, valorisation excessives des marchés financiers, guerre des monnaies, dévaluations compétitives, protectionnisme déguisé, etc.) n’est pas improbable…


[1] http://www.centralbanknews.info/2015/03/monetary-policy-week-in-review-feb-23.html?utm_source=dlvr.it&utm_medium

[2] La généralisation des taux négatifs pratiqués par les Banques centrales est une « curieuse » nouveauté.

Bending the economy from Linear to Circular

“Kick starting Circular economy”: Under this title the Luxembourg government launched at the beginning of February a one-month road show in order to present its ambitious plan to state an example as the perfect testing ground of the circular economy. Through a series of presentations, public and private sector stakeholders joined forces in order to promote the benefits and business opportunities that may arise from the circular economy, hence stressing the fact that the concept of the circular economy is emerging as an economic strategy rather than a purely environmental one. This has been especially highlighted by a government representative who stated, at the first official presentation of the study “Luxembourg as a knowledge capital and testing ground for the circular economy”[1] (hereinafter referred to as the EPEA study), that “the circular economy is about going green, particularly about this kind of green” while showing bundles of 100€ on a presentation slide. In the past, economic actors proved to have only shown a limited interest in interfering with green politics, and if they did, it was often imposed by the regulatory framework or it was part of their branding strategy or their core business. By setting the focus on the circular economy, it is probably for the first time that authorities presented a nationwide strategy that aims at reconciling the wider business community with the green agenda of the government.

So what’s the buzz about the circular economy? First at all, it aims to build an economic model that is less dependent on primary energy and raw materials input. It aspires to work towards resource efficiency by reducing waste and the use of energy during the production process mainly by relying on a set of tools such as waste prevention, reuse and recycling. The core of the circular economy is to make waste non existent and to develop a whole (new) economy around it. Consumable and durable goods are designed in such a way that they can be easily recollected, disassembled and reused either for the same purpose or by giving them a new reason. The challenge per se is to keep the circle as tight as possible and to avoid any waste leakages and to maintain the longevity of the input materials. Let’s say, it is a more complex version of the economy depicted in the climate-fiction movie Waterworld where the leading actor tries to earn a living by trading waste on floating islands built from scrap metal. Although one might refute the scientific foundations of the underlying global warming assumption in the movie, the economics here is on the mark. Every economic actor takes appropriate action as soon as they have to deal with resource scarcity.

Closing the loop: From Linear to circular and how it benefits the economy

The mounting pressure on resources is an essential motive for economies highly dependent on primary resources to take appropriate action without delay. Europe is a net importer of energy and raw materials, making the old continent vulnerable to geopolitical risks and undermining its negotiation power towards commodity-driven and exporting economies. The risk of supply disruption and the strong price volatility of primary resources are constantly pushing companies to rethink their production model and to turn towards alternative ways of manufacturing goods. The resource dilemma is of course nothing new; hence it is not of a big surprise to find out that several companies in Luxembourg are already partially applying principles of the circular economy[2], just most of them were simply not aware of this fact. This evolution illustrates that the linear “take-make-dispose” pattern has already been identified by certain actors as a rather unsustainable business model which favours a rather wasteful attitude towards resource management and hence adding additional pressure on its prices. With the current project, the government aims to take the circular economy to the next level. According to the EPEA study, major opportunities for Luxembourg lie ahead. Beside the substantial net material savings, the concept of circular economy may become an important element of Luxembourg’s diversification policy towards an innovation driven economy. The move from “one way products” to “circular products” requires major capabilities in research and development activities creating hence a breeding ground for advanced innovation in product and material design and improved value flows (e.g construction sector and traditional industries).

However, Luxembourg’s economy is largely driven by its service sector. So one may wonder what would be the benefits for tertiary activities. One may mention the linkage effects for the logistics sector that may benefit from so called “reverse logistics” which covers the transfer operations related to the reuse of products and materials for remanufacturing and refurbishments purposes. But probably the most promising change is expected from the transition from a “buy-own-throw away” to a “rent-use-give it back” approach. Instead of buying, durable goods are leased, rented or shared with the intention to shift the responsibility of ownership to the producer or a third party. As a result, they will be in charge of the maintenance of the rented goods and give them a new reason as soon they get phased out. The finance industry, which has been consulted in the context of the national circularity study, will also play an important part in financing the circular economy or related leasing activities.

Challenges ahead

1) Measuring the impact of the circular economy.

The concept of circular economy will be a key element in the quest for decoupling economic growth from resource consumption. Figure 1 depicts the difference between relative decoupling and absolute decoupling. The former suggests that resource use grows at a slower rate than economic output while the latter depicts an absolute decline in resource consumption while economic output grows. However, assessing the decoupling process is quite an issue as stated in the EPEA study. The lack of performance indicators on a national level makes it difficult to measure progress correctly.

Figure 1: Decoupling economic growth from resource use

Source: European Environment Agency.

Graph 1: Resource efficiency in Luxembourg (Base 100=2000)

Source: Eurostat.

The measurement issues are also discussed on a European level. Currently, the European commission (EC) uses “Resource productivity” as a lead indicator in their annual publication “Resource Efficiency Scoreboard”. Resource productivity is a measure of how efficiently the economy uses material resources to produce output. According to the scoreboard, it gives an indication of the decoupling of the economy from material consumption and is currently calculated by dividing GDP by Domestic Material Consumption (DMC)[3]. By applying this indicator to Luxembourg, Graph 1 shows signs of absolute decoupling for Luxembourg with GDP rather increasing and DMC rather decreasing since 2000. But this is not the whole story. First of all, Luxembourg’s steep rise in resource productivity since 2000 is mainly attributable to the GDP increase which is heavily reliant on banking and services, a sector that consumes a rather insignificant amount of raw materials.

Secondly, the sharp decline in 2008 for the DMC indicator is undoubtedly the result of the financial crisis and the subsequent economic recessions. Lastly, a paper by Wiedmann et al. (2013)[4] argued that the lead indicator GDP/DMC may mislead assessments of resource productivity in another way. The DMC indicator is defined as the total amount of material directly used in an economy. DMC equals Direct Material Input (DMI) minus exports with DMI measuring the direct input of materials available for the use in the economy[5]. However, this approach might give a distorted view of the real consumption of raw materials as only net imports of resources are accounted for and not the raw materials used in imported goods. Hence, apparent efficiency improvements might be explained by the relocation of material extraction and manufacturing to overseas locations which is quite common nowadays in the context of globalisation and global division of labour. Hence, given the flaws of the EC’s lead indicator and the considerable openness of the Luxembourg economy, it is difficult to assess whether Luxembourg is on the right way to “decouple” its growth from extensive resource use and stresses as well the fact of how difficult it can be to find an appropriate indicator for resource efficiency. In a recent statement, the EC recognises this issue and aims to replace the DMC indicator by an indicator named raw material consumption (RMC). It is supposed to provide a more accurate picture of consumption and will be used in the future as soon more data will be available.

2) Global supply chain

Another major challenge for the implementation of circular economy is the geographic dispersion of manufacturing activities. Luxembourg, as a small and open economy, is highly dependant on the cross-border flow of raw materials, intermediate goods and final products, which makes it a lot harder to close loops or to manage inefficiencies in resource management. According to a study of the World Economic Forum (WEF)[6], the geographic dispersion of the supply chains has been identified as a major concern by key stakeholders. Using a large number of components originating from different geographical locations increases the likelihood to encounter efficiency losses. Moreover, the entire supply chain is often not owned by a single company, but may involve several suppliers. Hence, intensive collaboration is needed in order to close potential loopholes and a common view in product and service design in order to make circularity work.

3) Spin the green wheel of fortune!

When addressing change; financing is a central question that comes immediately to mind. According to the WEF, the benefits linked to the circular economy are estimated to be around 1 trillion € at the global stage. Compelling technologies and disruptive business models may offer tangible opportunities for investors to further diversify their portfolio and to create commercial value which otherwise would have remained hidden. However, the current investment environment in Europe remains bleak. In the aftermath of the global financial crisis investment expenditure collapsed. By 2014, real gross fixed capital formation was about 15%[7] below its pre-crisis peak. Moreover, investment in research and development remains weak at the EU level (2% of GDP), especially if you compare this number with other advanced economies such as the United States (3% of GDP). Fortunately, the macroeconomic environment may benefit from numerous tailwinds such as the depreciation of the Euro, the quantitative easing programme by the European central Bank and the introduction of the EFSI[8]. Especially the latter may enhance the risk taking capacities of investors, provided that the funds are really channelled to innovative projects. These potentially positive developments could contribute to improve the lacklustre investment environment in Europe and to restore confidence among investors. And this might be good news for the circular economy.

However, another major cornerstone will be key in order to attract funds into circular activities; namely the predictability and quality of the regulatory framework. The EC introduced last year the 6-waste regulation[9], but withdrew it in order to replace it by “a new, more ambitious proposal by the end of 2015 to promote the circular economy”. It is important that the upcoming guidelines in resource and waste management remain technically and economically feasible within a reasonable timeframe. It will be fundamental to avoid additional red tape and to minimise regulatory and administrative costs that may lead to a potential crowding out of investments. In the end, nobody wishes that the circular economy may never get “kick-started” in the first place.


[1] Drafted by the EPEA Internationale Umweltforschung GmbH for the Ministry of Economy.

[2] P. 28 : Luxembourg s a knowledge capital and testing ground for the circular economy. EPEA

[3] DMC includes metal ores, industrial minerals, construction material, biomass and fossil fuels.

[4] Wiedmann et al. (2013): The Material Footprint of Nations.

[5] Definition: Eurostat.

[6] Towards the Circular Economy: Accelerating the scale-up across global supply chains.

[7] European Commission.

[8] European Fund for Strategic Investments.

[9] Directives 2008/98/EC on waste, 94/62/EC on packaging and packaging waste, 1999/31/EC on the landfill of waste, 2000/53/EC on end-of-life vehicles, 2006/66/EC on batteries and accumulators and waste batteries and accumulators, 2012/19 on waste electrical and electronic equipment.

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Avis annuel 2015 : Ô, des espoirs !

Avec la publication de son second avis annuel sur la situation et les perspectives socio-économiques du Luxembourg, la Fondation IDEA a.s.b.l. entend apporter une voix fraîche au débat sur l’orientation future du Grand-Duché de Luxembourg. Cette publication placée sous le signe « des espoirs » offre une analyse originale de la situation conjoncturelle nationale et internationale, et explore « 7 distorsions » qui seraient à corriger pour un Luxembourg plus juste et plus efficace.

Bonne lecture!

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Idée du mois n°7 – Europe 2020: Quel avenir pour la stratégie européenne ?

Cinq ans après son lancement, la stratégie Europe 2020 semble s’être enlisée. Si l’Union européenne ne parvient pas à lui donner une nouvelle impulsion, le risque est très grand qu’elle connaisse le sort peu enviable de son « prédécesseur » : la stratégie de Lisbonne. En conséquence, le réexamen à mi-parcours de la stratégie Europe 2020, qui doit avoir lieu en 2015, constitue une occasion unique (voire la dernière chance ?) de lui insuffler une nouvelle dynamique.

A cet égard, la Fondation IDEA asbl a consacré son Idée du mois n°7 à la stratégie européenne.

Idée du Mois #07 - Stratégie Europe 2020

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